«Mon ennemi, c'est la finance !» La petite phrase prononcée par François Hollande lors de son discours du Bourget pendant la campagne présidentielle de 2012 était devenue, pour ses détracteurs autant que pour ses soutiens déçus, le symbole des reniements de la gauche pendant le quinquennat socialiste. Ce 1er décembre, de manière tout aussi symbolique, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a souhaité tourner la page.
«Le temps où la France déclarait que la finance était notre ennemie est révolu», a lancé l'ancien membre des Républicains lors du discours qu'il tenait à Pékin pour l'ouverture du cinquième dialogue économique et financier entre la France et la Chine. «La France veut redevenir une grande place financière mondiale», a-t-il ajouté devant le vice-Premier ministre chinois Ma Kai.
«La France veut faire de la finance un élément de puissance économique et de coopération avec ses grands partenaires, au premier rang desquels la Chine», a poursuivi Bruno Le Maire, dont le voyage en Chine est censé préparer la visite d'Emmanuel Macron prévue pour le début de l'année 2018. Vantant les mérites d'une finance «au service de véritables projets économiques, du développement des entreprises et du développement durable», il a rejeté l'image d'un monde financier «prédateur et vorace».
Alors que Paris nourrit l'ambition de ravir à Londres le rôle de première place boursière européenne dans le contexte du Brexit, Bruno Le Maire s'est donc lancé dans un plaidoyer pour assurer la Chine des ambitions françaises. L'exercice était d'autant plus délicat qu'il a fallu rappeler Pékin à ses obligations envers Paris, qu'elle ne respecte pas toujours. «Il faut de la réciprocité, des avantages mutuels pour que le commerce puisse être un facteur de paix et de développement dans le monde», a lancé Bruno Le Maire, dans une allusion indirecte au protectionnisme mis en place par la Chine.
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