L'ancien président de la commission d'organisation de la primaire de la droite, Thierry Solère, vient de rejoindre le parti La République en marche (LREM), avec ses compères ex-Républicains, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu.
Le député de Boulogne était présent sur le plateau de BFMTV pour évoquer son transfert politique et ses fonctions actuelles. Il a premièrement estimé qu'il n'avait «aucune raison de démissionner» de son poste de questeur à l'Assemblée et il a également donné son avis sur la position de Laurent Wauquiez, en passe de s'imposer comme le nouvel homme fort de la droite française.
Marion Maréchal Le Pen alliée à Laurent Wauquiez ?
Il a notamment déclaré voir «chaque jour le glissement de la droite vers l’extrême-droite», puis, précisant ses propos, il a directement visé Laurent Wauquiez et évoqué son rapprochement possible avec le Front national (FN). «[L'alliance] ne sera peut-être pas avec elle [Marine Le Pen], mais avec un autre prénom», a-t-il lancé, allusion probable à la nièce de la présidente du FN, Marion Maréchal Le Pen, en retrait temporaire de la vie politique.
Marine Le Pen, elle-même, avait évoqué avec ironie, une alliance avec Laurent Wauquiez lors d'une interview accordée à l'émission Le Grand Jury, le 19 novembre, en déclarant : «Quand j'entends le discours de monsieur Wauquiez aujourd'hui, je me dis : "S'il est sincère, compte tenu des propos qu'il tient, il devrait aller jusqu'à proposer une alliance [au Front national]".»
«Ramassis d'opportunistes» venus «cuire leur petite soupe» : Wauquiez sort l'artillerie
Laurent Wauquiez s'est quant à lui une nouvelle fois défendu de toute alliance avec le parti frontiste lors de son passage à l'émission du Grand rendez-vous, le 26 novembre.
«Si jamais il n'y a plus que ce marais central et qu'Emmanuel Macron échoue, ça veut dire quoi ? Que les Français n'auraient plus que le choix entre Mélenchon et Marine Le Pen ? Moi je ne veux pas de cela», a-t-il lancé, promettant ne «jamais [faire] alliance avec Marine Le Pen».
Il a en outre fustigé avec véhémence ses anciens camarades de parti passés chez LREM. Il a notamment évoqué un «marigot central» constitué d'un «ramassis d'opportunistes», venus «cuire leur petite soupe».
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui accédera probablement à la direction du parti Les Républicains (LR) début décembre a eu des mots assez durs pour ses trois anciens camarades exclus à la fin du mois d'octobre, Thierry Solère, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu. «Sur le chemin de la trahison, il n'y a que le fleuve de la honte à traverser», a déclaré Laurent Wauquiez, citant François Mitterrand. Il a également lancé : «Au fond, ils partent à En Marche parce qu'ils ont échoué, que plus personne ne veut d'eux et qu'ils n'ont pas réussi à torpiller la droite.»
LR en pleine crise existentielle
Pendant ce temps, LR continuent à se déliter. Au mois de novembre, deux poids lourds du parti ont quitté la politique : François Baroin et François Fillon.
Franck Riester du groupe parlementaire des Constructifs annonce pour sa part la création d'Agir, un micro-parti au sein des Républicains, composé de membres «Constructifs», c'est-à-dire souhaitant travailler main dans la main avec la majorité sur un certain nombre de dossiers.
Ils s'estiment toutefois «libres» et préviennent qu'ils sauront s'opposer à la majorité présidentielle «quand cela sera nécessaire».
Ils annoncent également qu'ils redoutent de voir «la droite s'enfermer dans une ligne identitaire, autoritaire, eurosceptique et ultraconservatrice».
Laurent Wauquiez tolérera-t-il leur double-appartenance lorsqu'il prendra la tête du Parti ?
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