France

Emmanuel Macron veut réguler l'accès à la pornographie dès 2018... un réalisateur l'interpelle

Annonçant un «combat culturel» à venir, le président a estimé que la pornographie contribuait à une société française «malade du sexisme». Piqué au vif, un célèbre réalisateur de films X l'a accusé, sur Twitter, de vouloir diaboliser la profession.

Emmanuel Macron a tenu une allocution télévisée le 25 novembre depuis l'Elysée à l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes.

Le président a pris un moment pour se pencher sur le cas de la pornographie et a déclaré à cet égard : «Nous ne pouvons ignorer ce genre qui fait de la femme un objet d’humiliation», s'inquiétant particulièrement du fait que : «La pornographie a franchi la porte des établissements scolaires.»

Un réalisateur français demande à «discuter»

Emmanuel Macron a rapporté le genre pornographique au «combat culturel» qu'il entend mener au sein d'une France «malade du sexisme».

Et de faire la promesse pour 2018 «d’étendre les pouvoirs de régulation du Conseil supérieur de l’audiovisuel» (CSA) qui pourrait à l'avenir exercer ce «contrôle indispensable sur tous les contenus qui peuvent conduire à la violence contre les femmes», tout en reconnaissant que le CSA ne «contrôle pas tout ce qui se passe internet et sur les réseaux sociaux.»

Piqué au vif, Manuel Ferrara, réalisateur et acteur français de films pour adultes, a accusé le chef de l'Etat de vouloir «diaboliser» la profession.

«Je suis dans ce business que vous essayez de diaboliser en faisant ce genre de remarque. Je suis prêt à m’asseoir avec vous et discuter d’un sujet qu’à priori vous ne connaissez pas. J’attends votre appel !», a tweeté la star du X en réponse aux propos d'Emmanuel Macron.

Concernant ce sujet des jeunes confrontés à la pornographie, une étude publiée en mars 2017 par l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique faisait état des statistiques suivantes.

La moitié des adolescents de 15 à 17 ans sondés avaient déjà consulté un site pornographique, une donnée en hausse de 14 points sur quatre ans.

Et selon cette enquête, 45% des jeunes considéraient que la pornographie avait participé à leur apprentissage de la sexualité.

Ne pas rendre suspect chaque rapport homme-femme

Au cours de son allocution, Emmanuel Macron a dénoncé les violences faites aux femmes mais a toutefois ajouté qu'il ne voulait pas que la société tombe «dans un quotidien de la délation», ni que «chaque rapport homme-femme soit suspect de domination, comme interdit».

Lire aussi : Une jeune femme de 19 ans vend sa virginité pour 2,5 millions d'euros à un businessman des Emirats