Une action symbolique, qui a réuni plusieurs centaines de personnes, jusqu'à 1 000 selon les organisateurs, devant la Cathédrale Saint-Pierre à Nantes, intervient quelques jours avant la fin de la mission de médiation gouvernementale sur ce projet contesté. Pour la maire socialiste de Nantes et présidente de l'agglomération, Johanna Rolland, «c'est la dernière ligne droite» avant que les trois médiateurs, nommés par le gouvernement pour l'aider à trancher sur cet épineux dossier, ne rendent leur copie le 1er décembre.
Elus et riverains ont brièvement défilé derrière une grande banderole proclamant «Survol Nantes = danger !», jusqu'au parvis de la cathédrale, où ils ont assisté au crash d'un petit avion en polystyrène d'environ douze mètres de long.
Affichant les couleurs de la Suisse, le petit aéronef de la compagnie «Air médiation» a explosé quelques minutes après son décollage, dans un bruit assourdissant de réacteurs, puis de sirènes d'ambulances, sa soixantaine de «passagers» s'écroulant par terre, leurs tenues blanches tâchées de sang.
«Air médiation, c'est un petit clin d’œil à la médiation qui va se crasher. C'était une médiation pour apaiser et elle n'a pas atteint son objectif», a souligné l'AFP Guillaume Dalmard, porte-parole de l'association Des ailes pour l'Ouest, en tenue de pilote de ligne. «On veut sensibiliser l'opinion publique aux risques liés à un survol de basse altitude d'une agglomération qui compte 620 000 habitants. [...] Ce n'est pas le lot que de Nantes, mais il se trouve qu'on a la chance d'avoir un Etat et des élus qui ont soutenu le déménagement de l'aéroport. Il faut aller jusqu'au bout», a déclaré à l'AFP Dominique Boschet, président de l'Association contre le survol de l'agglomération nantaise (Acsan).
Le 14 octobre, les riverains en colère, soutenus par les trois associations protransfert, avaient déjà simulé le déménagement de l'aéroport de Nantes-Atlantique vers Notre-Dame-des-Landes. Ils appellent à une nouvelle mobilisation le 13 décembre près de l'Assemblée nationale, à Paris, pour peser sur le président de la République, Emmanuel Macron, avant qu'il ne décide de la poursuite ou non du projet. Les opposants au transfert se donnent quant à eux rendez-vous dimanche 26 novembre pour une «grande randonnée» sur la ZAD, la zone d'aménagement différé dédiée au projet qu'ils ont rebaptisée «zone à défendre».