Vertement critiqués par le ministre de l'Education nationale et de nombreuses personnalités politiques, les «ateliers en non-mixité raciale» – c'est à dire dont sont exclus les blancs – organisés par le syndicat d'enseignants Sud Education 93 ont trouvé leur figure tutélaire.
Sur les ondes de Sud Radio le 24 novembre, la députée de La France insoumise (LFI) Danièle Obono a dit tout le bien qu'elle pensait de l'initiative. «La non-mixité est une pratique qui existe dans beaucoup de mouvements : les mouvements féministes, LGBT», a-t-elle tout d'abord souligné, avant de s'interroger sur les outils à mettre en place pour pouvoir «organiser des débats, échanger et discuter».
Puis, estimant que cette pratique répondait à des «besoins de catégorie», elle a défendu l'importance d'échanger avec «des personnes de confiance qui partagent les mêmes problèmes».
«Dans ce cas-là, c’est plus un outil pédagogique pour pouvoir libérer plus facilement la parole», a-t-elle soutenu.
Une position isolée autant sur la scène politique française qu'au sein de son propre parti. Interrogé par LCP le 22 novembre, le député LFI Alexis Corbières confiait ainsi qu'il voulait au contraire que les réunions syndicales soient ouvertes «à tous les syndiqués». «Je ne souhaite pas que l’on mette en place un système où [...] en fonction de la couleur de la peau, on peut se réunir ou pas», avait-il déclaré sans passer par quatre chemins.
Un argument également développé par le député Adrien Quatennens sur RTL : «Je suis opposé à l'idée que l'on trie en fonction de la couleur de peau pour assister à une réunion syndicale.»
Le syndicat Sud Education 93 a créé la polémique en ayant prévu d'organiser un stage intitulé «Au croisement des oppressions – Où en est-on de l’antiracisme à l’école ?» en décembre prochain, dans lequel des ateliers se tiendront en «non-mixité raciale». L'organisation syndicale prévoit notamment d'y discuter du «racisme d'Etat», ce qui a poussé le ministre de l'Education à annoncer son intention de porter plainte pour «diffamation».