Plusieurs centaines de lycéens manifestaient le 22 novembre à Paris contre le projet de loi sur les nouvelles dispositions d'entrée à l'université, examiné le même jour en Conseil des ministres avant d'être rapporté à l’Assemblée dans la journée par le député La République en marche des Hauts-de-Seine, Gabriel Attal. Selon les lycéens, il instaurerait une «sélection» aux portes de l'enseignement supérieur.
Les manifestants, réunis notamment à l'appel du syndicat lycéen UNL, se sont élancés vers 13h30 de la place de la République vers la place de la Bastille. Sur une banderole, on pouvait notamment lire «Tri sélectif à la fac, poubelles devant les lycées», en référence aux blocages des accès à plusieurs lycées opérés plus tôt dans la matinée.
La manifestation s'est terminée vers 14h30, après la mise en place d'une nasse sur la place de la Bastille par les CRS.
Le projet de loi qui fâche les lycéens ? Un plan baptisé «Orientation et réussite des étudiants» annoncé le 30 octobre et doté de près d’un milliard d’euros, qui sera débattu au Parlement le 12 décembre. Il vise à abaisser le taux d’échec à l’université et remplacer la règle du tirage au sort.
Parmi les réformes envisagées, la plus contestée est celle qui permettra au président d'université ou au directeur d'établissement de statuer sur l’admission d’un étudiant. Cette décision surviendra pour les filières ne proposant pas assez de places en comparaison avec le nombre de candidatures. Il s’agira selon le projet de loi, de valider la «cohérence d’un projet» universitaire ou d’enseignement supérieur, c’est-à-dire contrôler que les acquis ou compétences du lycéen relèvent bien de la formation souhaitée.
Les universités devront afficher les «attendus», ces connaissances et aptitudes nécessaires aux lycéens pour se voir accepter en cas d’embouteillage de la filière, afin de renseigner les candidats sur leurs prérequis.
Jusque maintenant, les critères retenus pour accorder une place dépendaient uniquement de l’adresse de domicile, de la situation de famille et du choix du candidat. Le tirage au sort était aussi une des mesures permettant de départager les aspirants à l’inscription.