La «phobie administrative» de Thomas Thévenoud n'était pas un secret pour François Hollande au moment ou il l'a nommé secrétaire d'Etat au commerce extérieur, fin août 2014, révèle France Info le 21 novembre.
Au courant des déboires fiscaux de celui qu'il s'apprête à nommer au gouvernement, l'ancien président pense alors simplement que Thomas Thévenoud a régularisé sa situation. Ou espère. Car selon des proches de François Hollande, la précipitation du remaniement n'aurait pas permis une étude approfondie de son cas.
Ce n'est que lorsqu'il aperçoit le sursaut du ministre des Finances Michel Sapin à qui il montre la liste des heureux élus que le chef d'Etat s'inquiète : «C'est bien réglé son affaire ?» Mais Jean-Pierre Jouyet est déjà en train de faire l'annonce du nouveau gouvernement sur le perron de l'Elysée...
Pourtant, précise France info, ce sont bien ses démêlés avec le fisc qui n'ont pas permis à Thomas Thévenoud d'être nommé dans le premier gouvernement Valls, quelques mois plus tôt. Ce qui n'empêchera pas Matignon de jouer la surprise après les révélations de Mediapart sur les déclarations fiscales du secrétaire d'Etat, assurant n'avoir découvert sa situation qu'après sa nomination.
Thomas Thévenoud et son épouse ont déclaré en retard leurs revenus entre 2009 et 2013, et n'ont pas déclaré ceux de 2012. L'ancien député a été condamné à trois mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité. Il avait alors plaidé une «phobie administrative», sans parvenir à convaincre la Direction générale des finances publiques, qui avait porté plainte contre lui le 1er juin 2015.