France

Raquel Garrido quitte la France Insoumise et défie le CSA

Raquel Garrido, ex-porte-parole des Insoumis, a annoncé qu'elle se retirait de la vie politique pour se consacrer à ses chroniques dans l'émission «Les Terriens du dimanche» sur C8. Un petit règlement de compte avec le CSA s'en est suivi.

Raquel Garrido a annoncé son retrait le 12 novembre de la vie politique et son départ du mouvement La France Insoumise dans l’émission préenregistrée «Les Terriens du dimanche» sur la chaîne C8 dans laquelle elle occupe les fonctions de chroniqueuse.

L’information avait déjà filtré le 10 novembre, suite à l’enregistrement de l’émission. Sur le plateau, l’animateur Thierry Ardisson a fait référence à la «plus grande décision de [sa] vie». La jeune femme a motivé son choix en évoquant un dilemme soulevé par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), l'autorité française de régulation de l'audiovisuel. S’en sont suivis des échanges accusateurs entre le CSA et la chroniqueuse par médias interposés.

Raquel Garrido a tout d'abord expliqué les raisons de son désengagement du parti de Jean-Luc Mélenchon : «Le CSA m'a mis devant un dilemme cornélien. Tout le monde ne le sait pas, mais depuis qu’on a commencé cette émission, tout mon temps de parole est décompté France insoumise. Tout ce que je dis, les moindres petites vannes.» Elle poursuit : «Du coup, le CSA m'a dit que la seule façon d’arrêter de me compter c’est que j’arrête totalement mes activités politiques et mon engagement. J’ai réfléchi, j’ai pesé, j’ai pondéré et j’ai décidé d’arrêter.»

Même son de cloche dans une interview parue dans le JDD

«Le CSA m'a placée devant un dilemme. Soit renoncer à mon engagement politique, soit être décomptée France Insoumise», explique Raquel Garrido. Plus bas, elle confirme : «Je répète : pour maintenir ma chronique hebdomadaire, il fallait l'ôter du décompte France insoumise. Pour cela, le CSA a exigé un retrait total de mes activités politiques.» 

Nous n'avons rien exigé de Madame Garrido.

Suite aux propos dans ces deux médias, le CSA est intervenu pour modérer les propos de l’avocate chroniqueuse. «Nous n'avons rien exigé de Madame Garrido. Nous n'avons évidemment rien demandé. C'est une décision personnelle», explique l’autorité administrative sur le Lab d'Europe 1, qui note la «manière un tout petit peu biaisée» avec laquelle Raquel Garrido a présenté les choses.

Le CSA précise que la société de production de Thierry Ardisson s’est adressé au Conseil pour savoir comment étaient comptabilisés les temps de parole. Le CSA a donc expliqué sa règle selon ces termes : «Les éditeurs assurent à ces personnalités un temps d'intervention équitable au regard des éléments de représentativité des formations politiques auxquelles elles se rattachent, notamment le nombre d'élus et les résultats des consultations électorales.»

Et le CSA de préciser le cas de Raquel Garrido : «Ce sont les éditeurs qui font le décompte et nous donnent leurs informations. En l'occurrence, C8 nous avait envoyé ses relevés présentant la chronique de Raquel Garrido comme estampillée La France insoumise. Le Conseil a expliqué appliquer les règles, et laisser ensuite l’éditeur ou la personne concernée prendre ses décisions.»

Selon les informations du Lab d’Europe 1, le CSA, la chaîne et la production ont échangé pour savoir comment ne plus comptabiliser les propos de Raquel Garrido dans le temps de parole de La France Insoumise. Et finalement arriver à la conclusion que Raquel Garrido devait faire une déclaration publique statuant qu’elle arrêterait la politique.

Raquel Garrido défie le CSA sur Twitter 

Ces atermoiements ont fini par déclencher une séance de justifications sur Twitter, où Raquel Garrido publie des échanges le 13 novembre entre sa société de production et elle-même au sujet des discussions avec le CSA, émaillés de commentaires. Elle précise que personne ne lui a rien imposé, mais que la base de discussion était formulée par le Conseil lui-même.

Et l'ex-militante et porte-parole de La France Insoumise profite d'un second tweet pour épingler les journalistes et réclame de Nicolas Cizel, chef du département Pluralisme, droits et liberté au CSA, qu'il confirme ses propos et la position du CSA. 

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