Après avoir fait appel d'un jugement ordonnant son expulsion du théâtre qu'il loue dans le XIe arrondissement de Paris pour y produire ses spectacles depuis plus de quinze ans, Dieudonné M'Bala M'Bala se voit à nouveau sommé d'évacuer les lieux par la cour d'appel de Paris, dans un jugement rendu le 8 novembre.
Pour mémoire, le 7 janvier 2014, dans le cadre de la polémique entourant l'humoriste et ses spectacles, les propriétaires de la SCI Passage d'Or, qui louaient le théâtre de la Main d’Or à ce dernier, déclaraient qu'ils tentaient de «trouver une solution pour expulser l’humoriste de leur théâtre».
Ensuite, le 29 septembre 2015, le tribunal de grande instance de Paris avait prononcé la résiliation du bail, au motif que la société de Dieudonné, Bonnie Productions, avait commis des infractions à ce bail, et ordonné son expulsion sans toutefois demander que cette décision soit exécutée sur le champ. L'humoriste avait fait appel.
Dieudonné M'bala M'bala et sa compagne Noémie Montagne comparaissaient également pour avoir exploité le théâtre de la Main d'Or sans licence entre 2012 et 2014. Noémie Montagne est également jugée pour «exécution d'un travail dissimulé», selon les informations de BFMTV, elle est notamment soupçonnée de ne pas avoir déclaré des intermittents.
Deux mois de sursis et 10 000 euros d'amende pour La bête immonde
Le 8 novembre, la cour d'appel a également confirmé la condamnation à l'encontre de Dieudonné pour injure raciale et provocation à la haine initialement prononcée en mai 2016 par le tribunal correctionnel. Pour ses propos figurant dans le spectacle La bête immonde, l'humoriste a été condamné à deux mois de prison avec sursis et à verser en tout 10 000 euros d'amende répartie entre les parties civiles, dont SOS Racisme et la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra). La ligue a réagi dans un tweet brocardant Dieudonné : «Pas de trêve hivernale pour les antisémites.»
A 51 ans, Dieudonné M'bala M'bala est un habitué des prétoires, avec près d'une quinzaine de condamnations inscrites à son casier judiciaire, selon l'AFP. Il a notamment été condamné à deux mois de prison avec sursis en mars 2015, pour apologie d'actes de terrorisme pour son message «Je me sens Charlie Coulibaly».
Lire aussi : Dieudonné est «raciste et antisémite», estime Danièle Obono