Ils étaient une petite centaine dans une ruelle du XIVe arrondissement de Paris, la rue Marie Rose, où a vécu durant quelques mois Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine, le leader de la révolution bolchevique de 1917 qui a donné naissance à l'Union soviétique.
L'appel au rassemblement a été lancé par le Parti communiste révolutionnaire de France (PCRF) et son secrétaire général, Maurice Cukierman, qui est intervenu durant près d'une heure dans un froid glacial sur les «mérites de la vraie révolution» et de Lénine, son chef.
Les représentants de plusieurs mouvements et partis communistes étrangers étaient également présents, drapeaux à la main, notamment le Parti communiste de Grèce (KKE), ainsi que le Parti algérien pour la démocratie et le socialisme (PADS) et le Parti démocratique populaire de Corée du Sud.
A propos de l'événement, les manifestants se sont montrés unanimes : pour Camille, «militante marxiste-léniniste» interrogée par RT France, célébrer le centenaire de la révolution bolchevique aujourd'hui est «plus que jamais d'actualité» car le capitalisme «ne résout aucun problème dans le monde».
Pour Claude, militant de longue date au PCRF, «Lénine vit toujours» et la Révolution d'Octobre «doit être célébrée, malgré l'abandon progressif des thèses révolutionnaires par le parti communiste initial».
100 ans après, quel héritage de la Révolution d'octobre ?
Bien qu'enthousiastes, les manifestants étaient relativement peu nombreux pour célébrer le centenaire de la Révolution bolchevique. Pour l'expert en Histoire sociale de la Russie André Berelovitch, interrogé par RT France, ce phénomène est logique et un siècle plus tard, l'idéal révolutionnaire perd de son importance.
«Je crois que la Révolution d'Octobre en France et en Europe appartient de nos jours au passé. Par rapport à avant, on en parle beaucoup moins. C’est particulier cette année car c’est le centenaire de la Révolution d’Octobre. Il y a une véritable mobilisation autour de cet événement, mais globalement, la mémoire de ce fait historique majeur s'essouffle», explique-t-il.
En revanche, l'expert rappelle qu'à l'époque des faits, les thèses de la Révolution russe avaient beaucoup de succès en Europe.
«Le communisme est arrivé progressivement en Europe. En 1920 [année de la création du premier parti communiste en France], beaucoup de personnes ont soutenu les Soviétiques. Selon moi, il y avait une véritable volonté de suivre la tendance russe.»
Quant au lieu choisi par les manifestants pour y célébrer l'événement, la demeure parisienne de Lénine, André Berelovitch y voit surtout un aspect symbolique, mais sans réelle importance.
«Lénine est un personnage historique en Russie. Son passage en Europe n’a pas été marquant. Il est parti de l’URSS pour ne pas avoir d’ennuis avec le pouvoir impérial. Ce rassemblement autour de sa demeure, c’est surtout symbolique. C’est une tradition soviétique en Europe, mais je trouve qu’elle se perd avec le temps. Vous savez, c’est comme les chefs d’Etat africains, ils viennent souvent en visite à Paris.»