Le 6 novembre, la chaîne de télévision Public Sénat a choisi d'interroger l'ancien ministre de la Défense de François Fillon, Gérard Longuet, au sujet des révélations de l'affaire des Paradise papers, une enquête journalistique internationale sur l'évasion fiscale.
Etonnamment, ce dernier n'a alors absolument pas pris le parti de l'Etat ou des citoyens qui s'acquittent dûment de leurs impôts, bien au contraire. Il a estimé que l'évasion fiscale relevait d'une «dialectique entre celui qui impose et celui qui paie», étayant son propos d'une métaphore guerrière : «Comme le glaive et le bouclier, il y en a un qui frappe et un autre qui se protège.»
«Totalement moral»
Légèrement prise à rebours par l'attitude de l'ancien ministre, la journaliste lui a demandé de préciser ses propos sur l'optimisation fiscale : «Est-ce que c'est moral ? Est-ce que c'est une bonne chose ?» Ce à quoi il a répondu :«Totalement moral. Quand on vous prend 80 à 90% de vos revenus, c'est normal de défendre les 10 ou 20% qui restent.»
Le sénateur de la Meuse a également estimé que l'impôt en France était «confiscatoire» et a précisé que «si des centaines de milliards d'euros ne viennent pas dans les caisses de l’État, tant mieux ! Parce que l'État le gaspille assez largement et dépense de l'argent inutilement», avant de conclure : «Que l'État se remette d'abord à vérifier ses dépenses avant de prendre dans l'argent des autres.»
Pour mémoire, l’optimisation fiscale coûterait 350 milliards d'euros aux Etats, dont 120 milliards à l’Union européenne.
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