France

Harcèlement sexuel : vers un brevet des collèges anti-violence obligatoire ?

Une centaine de signataires ont lancé une pétition enjoignant le président de la République à agir afin de changer une société qui «maltraite les femmes», en mettant notamment en place un brevet anti-violence obligatoire à destination des collégiens.

Elles affirment avoir été victimes de harcèlement ou de violences sexuelles. Une centaine de femmes – journalistes, actrices, intellectuelles, militantes féministes – ont adressé une tribune accompagnée d'une pétition à destination d'Emmanuel Macron, l'invitant à lancer un «plan d'urgence» contre les violences faites aux femmes. Lancée le 4 novembre sur le site internet du JDD, la pétition, publiée par la militante féministe Caroline De Haas, a déjà recueilli près de 75 000 signatures à l'heure où ces lignes sont écrites et compte des signataires tels que la journaliste Laure Adler. 

Cinq mesures phares pour surmonter un «insupportable déni collectif»

Le texte propose à Emmanuel Macron cinq mesures phares à adopter sur le modèle de la prévention routière, visant à «changer des mentalités et des comportements», dans ce qui est qualifié de «plan d'attaque». Parmi ces mesures phares, principalement liées à la prévention, l'idée de la mise en place d'un brevet des collèges anti-violence obligatoire pour les collégiens dès la rentrée 2018 est avancée. Ce brevet, inspiré du modèle du brevet de sécurité routière (BSR) devenu en 2013 le permis AM, consisterait en une courte formation délivrée aux élèves de collège à partir de 14 ans. Dès son annonce, cette proposition a provoqué plusieurs réactions empreintes de scepticisme sur les réseaux sociaux.

Les problématiques liées aux violences sexuelles faites aux femmes sont revenues avec force dans le débat public dans le sillage du scandale international lié à l'affaire Weinstein aux Etats-Unis. Les dénonciations de comportements déplacés voire d'agressions sexuelles supposément perpétrés par des personnalités publiques se multiplient, chaque nouvelle journée apportant son lot de révélations. «Etes-vous de notre côté ?», concluent finalement les signataires à l'attention du président, qui ne leur a pas adressé de réponse à l'heure actuelle. 

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