Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a estimé qu'en cas d'attentat de masse, la France pourrait de nouveau avoir recours au régime exceptionnel de l'état d'urgence, qui a été remplacé le 1er novembre par une loi antiterroriste.
«S'il y avait un meurtre de masse – ce qu'on a pu connaître au moment du Bataclan – c'est possible qu'on soit obligé de le remettre, mais nous allons faire en sorte que nous puissions gérer des situations de crise. Si elle [la situation] devenait extrêmement dramatique, nous pourrions revenir à cet état d'urgence», a-t-il affirmé mercredi sur BFMTV.
Le ministre a néanmoins ajouté qu'avec la nouvelle loi, les Français seraient aussi bien protégés. «La loi que nous avons faite nous permet de gérer ce genre de situation, et surtout de prévenir un certain nombre d'attentats», a-t-il déclaré.
Gérard Collomb a ajouté qu'une vingtaine de personnes seraient assignées à résidence dans le cadre de la nouvelle loi antiterroriste, alors que 41 personnes étaient jusqu'à présent sous le coup de cette mesure restrictive.
Instauré dans la foulée des attaques djihadistes du 13 novembre 2015 à Paris, les plus meurtriers jamais commis en France avec 130 personnes tuées, l'état d'urgence laisse place à une loi antiterroriste qui a été critiquée par plusieurs associations de défense des droits de l'Homme.
Signée par Emmanuel Marcon le 30 octobre, cette loi pérennise plusieurs mesures de l'état d'urgence : elle renforce les pouvoirs de l'exécutif pour assigner quelqu'un (non plus à résidence, mais dans un périmètre au minimum égal à la commune) et réaliser des perquisitions à domicile.
Les autorités peuvent aussi fermer un lieu de culte où se diffuseraient des idées incitant au terrorisme ou effectuer des contrôles d'identité près des frontières et des gares ou aéroports, le tout sans autorisations judiciaire, perquisitions exceptées.