France

Après trois jours d'existence, le «numéro anti-relous» est suspendu, les «trolls» jubilent

A l'initiative de deux internautes engagés, un numéro a été lancé le 27 octobre pour gentiment réprimander les hommes insistant pour obtenir le numéro de femmes. Victime de son succès, le projet «anti-relous» s'arrête au bout de trois jours.

Le 27 octobre, l'idée paraissait louable : lancer  un «numéro anti-relous», afin de repousser avec tact et fermeté les avances des hommes trop insistants. Une heure après avoir pris contact avec le numéro qu'il pensait dûment attribué à la femme de ses rêves, le malandrin supposé recevait la mise en garde suivante :

«Bonjour, si vous lisez ce message c'est que vous avez mis une femme mal à l'aise. Avec vous, elle ne s'est pas sentie en sécurité. Ce n'est pas très compliqué : si une femme vous dit "non", inutile d'insister. Apprenez à respecter la liberté des femmes et leurs décisions. Merci.»

Malheureusement pour ceux à l'origine de cette initiative, Elliot Lepers (fils du journaliste John-Paul Lepers) et Clara Gonzales, le numéro en question – 06 44 64 90 21 – a dû être mis hors ligne, «temporairement» selon eux, après seulement trois jours d'existence.

Selon l'AFP, le numéro en question a reçu quelque 6 000 messages en moins de 48 heures, ce qui aurait pu conduire à une saturation du système. Les créateurs du numéro ont estimé qu'il avait été «victime de son succès». Chaque texto envoyé coûtant la bagatelle de 16 centimes d'euro aux initiateurs du projet, il semblerait que quelques plaisantins aient parallèlement décidé de harceler le numéro pour «augmenter la dette des féministes». En d'autres termes : ruiner l'initiative en la tapant directement au porte-monnaie. De simples «trolls», selon BFMTV.

25 000 relous = 4 000 euros déboursés

Résultat : 25 000 sollicitations du numéro anti-relous en trois jours, soit 4 000 euros déboursés par les audacieux entrepreneurs, qui ont lancé une cagnotte sur internet afin de permettre au numéro de fonctionner.

Elliot Lepers estime, pour sa part, que l'attaque, similaire à celle du déni de service dans le domaine de l'informatique, viendrait de certains utilisateurs mal-intentionnés du forum 18-25 ans du site jeuxvideo.com. Selon lui il s'agirait d'une «attaque coordonnée», qu'il a qualifiée de «déferlement de haine».

RT France avait interviewé Elliot Lepers place de la République à Paris le 29 octobre à l'occasion du rassemblement à l'appel de MeTooDansLaVraieVie contre les «violences sexistes».

Le jeune activiste se félicitait justement du succès du numéro et informait RT France de la mise en place d'une collecte en ligne pour palier le manque de moyens financiers de leur initiative.

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