Le but de l'opération est présenté par l'un de ses instigateurs comme un moyen efficace de se débarrasser d'«un mec relou, pas dangereux mais qui est quand même insistant». En donnant le numéro 06 44 64 90 21 à leur correspondant, les femmes s'estimant importunées par le comportement d'un homme demandant avec trop d'insistance un numéro de téléphone, pourront ainsi – selon les dires d'une de ses conceptrices interrogée par France Info, Clara Gonzales – «s'en débarrasser» à peu de frais, sans avoir à se confondre en «explications sur le consentement».
Car en effet, l'inopportun se verra alors répondre un message lui rappelant quelques règles de bienséance élémentaires, une heure après avoir envoyé un message à ce numéro.
«Bonjour ! Si vous lisez ce message, c'est que vous avez mis une femme mal à l'aise. Avec vous, elle ne s'est pas sentie en sécurité. Ce n'est pas très compliqué : si une femme dit 'non', inutile d'insister. Apprenez à respecter la liberté des femmes et leurs décisions. Merci», peut-on ainsi lire sur le message de réponse de 06 44 64 90 21, envoyé automatiquement une heure plus tard.
Ce numéro est une adaptation française d'une initiative similaire apparue aux Etats-Unis la veille. Il a été mis en place sur proposition de la militante féministe Clara Gonzales le 27 octobre, via la plateforme d'envoi automatique de SMS Twilio, par le militant de gauche et entrepreneur Elliot Lepers, connu entre autre pour avoir conseillé la candidate écologiste Eva Joly durant la campagne présidentielle de 2012. Contacté par RT France, ce dernier a expliqué s'inscrire dans une démarche d'«éducation populaire», à destination de personnes dont le comportement se situe en «deçà de l'agression».
L'objectif, c'est de rester dans l'élégance [...] ce n'est pas d'être vindicatif
«L'objectif, c'est de rester dans l'élégance [...] ce n'est pas d'être vindicatif [envers les personnes qui reçoivent les messages]», a ainsi plaidé Elliot Lepers.
D'ailleurs, Clara Gonzales a déclaré à France Info que l'initiative avait fait «réagir très positivement les gens», contrairement à d'autres actions féministes qu'elle a pu organiser.
Les co-instigateurs de l'action déconseillent par ailleurs d’utiliser le message dans une situation dangereuse, où le harceleur pourrait être tenté de vérifier sur place si le numéro fonctionne (en appelant le numéro). Un répondeur non personnalisé, invitant à laisser un message vocal ou envoyer un SMS, a été mis en place pour limiter les risques.
Plusieurs centaines de personnes, pour la majorité des curieux, ont d'ores et déjà appelé le numéro ou envoyé un SMS à ce celui-ci, selon Elliot Lepers.