Dans un entretien à L'Obs le 26 octobre, l'ancien Premier ministre Manuel Valls s'en est pris à Jean-Luc Mélenchon et à la députée de La France insoumise Danielle Obono, qu'il accuse de tenir des propos contraires aux valeurs de la République.
«Quand Mélenchon choisit des candidats aux opinions violemment antirépublicaines pour représenter La France insoumise aux législatives, il prend le risque de la complaisance avec des idéologies nauséabondes», a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : «La députée Danièle Obono, dans un véritable manifeste au lendemain des attentats de "Charlie [Hebdo]", a ainsi expliqué qu'elle ne pleurait pas pour "Charlie", mais pour l'interdiction des spectacles de Dieudonné [...] Quand on procède ainsi, on finit par ressembler à ses candidats.»
Manuel Valls fait allusion à un texte paru sur le blog de Danielle Obono le 11 janvier 2015 où elle affirmait : «Je n'ai pas pleuré Charlie.»
«J'ai pleuré en pensant à [...] toutes les fois où des camarades ont défendu, mordicus, les caricatures racistes de "Charlie Hebdo" ou les propos de Caroline Fourest au nom de la "liberté d'expression" (des Blanc-he-s/dominant-e-s) ou de la laïcité "à la Française". Mais se sont opportunément tu-e-s quand l’Etat s’est attaqué à Dieudonné, voire ont appelé et soutenu sa censure…», ajoutait-elle un peu plus loin.
Dans un texte paru le 15 octobre sur les pages «blogs» de Mediapart, la députée se justifiait ainsi de cette prise de position : «Dans ce passage [...] je déplore notamment l’attitude d’une certaine gauche dans sa défense de la liberté d’expression, qui fluctue souvent en fonction de l’identité des personnes visées, en citant l’exemple du sinistre Dieudonné M’bala M’bala.»
«Là où je pointais la faute politique d’une censure étatique qui alimente l’accusation d’un "deux poids, deux mesures" quand il s’agit de réagir à des propos racistes, de zélé·e·s commentateur·trice·s se sont autorisé·e·s à m’attribuer de la complaisance ou des accointances avec cette crapule d’extrême droite antisémite», poursuivait-elle.