Le 26 octobre au Sénat, la sénatrice centriste Nathalie Goulet, pour qui les retours de djihadistes en France et en Europe depuis la Syrie et l'Irak «constituent une cause d'inquiétude à bref, moyen et long terme», a interpellé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Ce dernier a jugé que ce «problème» était «parfaitement pris en charge aujourd'hui» en France.
Selon Gérard Collomb, les accords passés entre la Turquie et la France pour maîtriser les flux migratoires permettent à Paris d'avoir «un regard particulièrement attentif sur celles et ceux qui reviennent des théâtres de guerre syro-irakiens», dont certains pourraient vouloir commettre des attentats en France.
Le ministre a précisé que plus de 240 adultes et plus de 50 mineurs dont la plupart ont moins de 12 ans, étaient revenus depuis 2012 sur le sol français.
Depuis 2015, les femmes, hommes adultes et les «quelques mineurs combattants» sont systématiquement placés en garde à vue, et «une très grande majorité» se trouverait en prison selon Gérard Collomb – qui précise néanmoins qu'ils seraient 130 derrière les barreaux, soit à peine plus de 50%. Les autres, en liberté, feraient «tous l'objet d'un suivi administratif ou judiciaire».
Les «revenants», un problème de taille
Pas convaincue par les déclarations du ministre, Nathalie Goulet a appelé à être «encore beaucoup plus vigilant» et à «accorder à ce sujet une attention majeure au niveau européen».
Selon la sénatrice, la France doit avoir davantage de moyens en hommes et en matériel pour régler le problème du retour des djihadistes dans l'Hexagone. «Nous ne pourrons pas nous en sortir autrement qu'en confortant nos frontières», or «Frontex (l'agence en charge des frontières extérieures de l'UE) fonctionne mal», a-t-elle déclaré.
Selon Nathalie Goulet, parmi les «revenants», «les femmes présentent un danger à peu près équivalent aux hommes» et les enfants ont «un fort potentiel de dangerosité à terme».
Selon la justice française, en juin dernier, sur un millier de Français partis en zone djihadiste irako-syrienne, environ 300 y ont trouvé la mort et 700 adultes (dont 300 femmes) s'y trouvaient encore, avec quelque 400 enfants. L'Etat islamique a depuis perdu beaucoup de territoires en Syrie et en Irak au terme de combats qui ont décimé ou dispersé un partie de ses troupes.