France

Mélenchon : «Pardon pour ceux que ça choque, les Etats-Unis sont nécessairement agressifs»

Devant les députés de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée, Jean-Luc Mélenchon a livré sa vision des grands enjeux internationaux mais aussi de l'indépendance de la France. Pour autant, il rejette l'étiquette de souverainiste.

Intervenant en commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale le 25 octobre 2017, Jean-Luc Mélenchon a livré en quelques minutes sa conception du rôle, de la place, et de la vocation de la France sur la scène internationale.

600 000 hommes, quelque chose comme 500 bases militaires dans le monde [...] au service d'une seule et unique chose : le maintien de [leur] suprématie

Le député et leader de La France insoumise (LFI), reprenant des accent gaullistes, s'en est notamment pris à l'hégémonie américaine. «Pardon pour ceux que ça choque, mais les Etats-Unis sont nécessairement agressifs», a-t-il martelé, très en verve. «Les Etats-Unis concentrent 80% de la Défense militaire du monde avec leurs alliés et 50% à eux tout seuls». «600 000 hommes, quelque chose comme 500 bases militaires dans le monde [...] au service d'une seule et unique chose : le maintien de [leur] suprématie», a-t-il argumenté pour attester factuellement de l'hyper-puissance américaine.

Les Etats-Unis, fauteurs de trouble dans le monde ?

Mais, pour autant, les Etats-Unis sont un colosse aux pieds d'argile, d'après Jean-Luc Mélenchon. «La masse des dollars qu'ils ont mis en circulation excède de très loin toute contrepartie matérielle qui pourrait leur être opposée», rappelle-t-il, en un écho lointain au «privilège exorbitant» du dollar que dénonçait en 1964 le ministre des Finances de De Gaulle, un certain Valéry Giscard-d'Estaing.

Tensions permanentes à l'échelle du monde

«Une série de pays essaient de se sortir de la monnaie dollar [...] et cela crée des tensions permanentes à l'échelle du monde [...] nécessairement, du fait même de cette situation qui fait que les Etats-Unis ne peuvent qu'être ou premiers ou reculer à la fin du tableau compte tenu de ce qu'[impliquerait] un ajustement financier [global]», note Jean-Luc Mélenchon. «Ses adversaires, ceux qui veulent lui disputer cette hégémonie – ou s'y soustraire – sont considérés [par les Etats-Unis] comme des ennemis [...] les BRICS, la Russie et la Chine sont mis en tension, mais l'origine de la tension est la domination des [Etats-Unis]», a-t-il encore analysé. 

Et pourtant, malgré son discours hétérodoxe, le leader insoumis refuse toute étiquette. «Me voila repeint en souverainiste», a-t-il ironisé devant les députés de la commission, ce même jour. «Appelez-moi comme vous voulez, tout ça n'a pas de sens, moi je suis un indépendantiste». Jean-Luc Mélenchon, «indépendantiste» français : la formule, moins connotée, ne manque pas d'habileté.

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