Quelque 300 personnes ont défilé à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) le 15 octobre pour réclamer une nouvelle enquête après que la cause de décès du jeune Yacine a été qualifiée d'overdose par les autorités.
La manifestation s'est dans un premier temps déroulée et dispersée dans le calme vers 18h30. Plus tard, vers minuit, des explosions ont été entendues dans la cité des 3 000, comme en témoignent plusieurs images sur les réseaux sociaux.
Un bus a également été incendié.
Des dégradations avaient déjà été constatées en marge de rassemblements pour la même affaire entre les 24 et 30 septembre derniers.
Yacine, jeune homme de 24 ans, avait été retrouvé mort le 15 septembre, face contre terre, dans une cave, avec un taux très élevé de cocaïne dans le sang. Son pantalon était baissé et une barre de fer était posée à côté de son corps. Il avait disparu la nuit précédente.
La police nationale mise en cause par les manifestants qui évoquent l'affaire Traoré
Les discours qui ont été prononcés le 15 octobre ont notamment encouragé à questionner la responsabilité des forces de l'ordre dans cette affaire. «La police nationale est pointée du doigt», a ainsi martelé un des protestants.
Selon l'AFP, dans la foule, de nombreux jeunes portaient des t-shirts réclamant la «vérité pour Yacine» et scandant des slogans tels que «Pas de justice, pas de paix» ou encore «Policiers, au travail».
L'AFP estime que cette mobilisation s'inspirait de celle en faveur d'Adama Traoré, mort durant l'été 2016 lors de son interpellation par les gendarmes. Sa sœur Assa a défilé aux côtés de la famille de Yacine.
«Une justice pour les Blancs et une pour les Noirs et les Arabes», selon le frère de Yacine
Pour Billel, le frère du jeune homme décédé, la version officielle de l'enquête ayant conclu à un décès par overdose n'est pas crédible : «On ne trouve pas normal ce manque de considération de la justice. On apprend les choses par la presse. Aujourd'hui, il y a un tueur qui est en liberté.»
Il faut qu'on arrête cette justice à deux vitesses
Et d'ajouter : «Il faut qu'on arrête cette justice à deux vitesses, une justice pour les Blancs et une pour les Noirs et les Arabes. Je paie des impôts, je participe à la vie de cette ville mais je suis tombé de haut quand j'ai vu comment on nous considère, ici, dans le pays des droits de l'homme.»