France

Mobilisation des fonctionnaires : grèves et manifestations à Paris et dans toute la France

Après les manifestations de septembre, la grogne sociale continue. Cette fois, c'est au tour des fonctionnaires de faire grève et de descendre dans la rue. Ils remettent notamment en cause le gel de leur salaire et les réductions d'effectif.

Mardi 10 octobre

Le porte-parole de la CGT-Commerce de Paris, Didier Del Rey, a expliqué à RT pourquoi les syndicats français appelaient à manifester et ce qu’ils espèrent obtenir en protestant.

La préfecture de police a annoncé via son compte Twitter avoir procédé à plusieurs interpellations de personnes ayant dégradé une agence bancaire.

Selon les premières estimations de la CGT, 400 000 manifestants ont défilé dans toute la France.

«Le gouvernement écoute, entend, reçoit les organisations syndicales qui manifestent et qui ont tout à fait le droit de faire grève [...], mais la majorité a été élue pour appliquer le programme du président de la République et notamment la transformation des services publics», a affirmé le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin dans une intervention à l'Assemblée.

L'envoyé spécial de RT France est au coeur de la manifestation à Paris, où la situation entre militants antifas et forces de l'ordre se tend.

Les forces de l'ordre protègent une agence de la banque HSBC dont les vitres ont été brisées, avenue de Daumesnil. Sur le mur, des manifestants ont inscrit un message ne comportant que deux dates : «1968-2018»

La tension monte entre les forces de l'ordre et les militants antifas, qui chantent : «Tout le monde déteste la police.»

Les militants d'ultra gauche ont détruit sur leur passage la vitrine d'une agence bancaire.

La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui leur lançaient des projectiles, notamment des bouteilles en verre.

Un groupe d'antifas s'en est pris au mobilier urbain en marge du cortège, renversant une borne de collecte de verre, et brisant la vitre d'un panneau publicitaire.

«Il n'y a déjà pas assez d'effectifs et on veut encore en supprimer», a lancé le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, à Paris. «Les fonctionnaires, souvent traités de feignants et de profiteurs, ont besoin de respect», a-t-il ajouté.

Partout en France, des manifestants ont répondu à l'appel des syndicats de la fonction publique.

«Macron regarde ta Rolex, c'est l'heure de la révolte», pouvait-on lire parmi les slogans à Saint-Nazaire où de 2 400 à 4 000 manifestants ont défilé.

«Les fainéants sont dans la rue mais les escrocs au gouvernement», disaient d'autres messages à Rennes.

«C'est la première fois depuis dix ans que l'ensemble des syndicats de fonctionnaires appellent à la mobilisation. Cela reflète plus qu'un malaise dans les fonctions publiques», a déclaré le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, qui défilait à Lyon.

A Marseille, les trois-quarts des cantines étaient fermées et 80% des crèches, selon la mairie. 

Trois personnes ont été interpellées en marge du cortège parisien pour port d'armes. Un poing américain et des marteaux ont été retrouvés sur elles, selon les informations de France 2.

Des lycéens ont bloqué le lycée Voltaire à Paris, avant de mettre le feu à des poubelles, endommageant la porte d'entrée.

Valérie Pécresse, la président de la région Ile-de-France a annoncé qu'une plainte allait être déposée.

«Les cours ont été suspendus et devraient reprendre [le 11 octobre]», explique France Bleu.

«Mais qui fout le bordel ? C'est pas les fonctionnaire ni les syndicalistes, c'est Macron et toute sa clique», entonne le cortège où se trouvent les élus de La France insoumise à Paris.

Sur place, l'envoyé spécial de RT France a interrogé un manifestant du syndicat SUD de la RATP, visiblement peu convaincu par le passé socialiste d'Emmanuel Macron : «Il est à 500% capitaliste, c'est un jeune de Wall Street. Il a les yeux qui brillent dollars.»

L’ensemble des syndicats de la fonction publique, CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FA (Autonomes), FO, FSU, UNSA et Solidaires, ont appelé les fonctionnaires à la grève et à manifester pour faire entendre leurs «profonds désaccords» avec les mesures «négatives» du gouvernement qui «s’accumulent» pour les fonctionnaires, selon leur communiqué.

Les syndicats policiers Alliance et SGP sont présents dans le cortège parisien, place de la République.

Alors que le cortège parisien s'apprête à démarrer, des manifestants ont déjà déployé quelques banderoles à Nantes.

A l'appel de tous les syndicats de fonctionnaires, environ 5,4 millions d'agents du service public ont été appelés à se mettre en grève ce 10 octobre. Gel des salaires, réductions d'effectif (120 000 postes supprimés d'ici 2022) et rétablissement du jour de carence... Les nombreux points de dissensions avec le gouvernement ont poussé les fonctionnaires à organiser des manifestations dans plusieurs villes de France.

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