France

La réouverture d'un Monoprix trois heures après le suicide d'un de ses employés fait scandale

Le 5 octobre, un employé d'un magasin Monoprix situé au Raincy, en Seine-Saint-Denis, s'est suicidé en sautant du toit de l'établissement peu après avoir pris son service. Malgré le choc des salariés, le magasin a rouvert trois heures plus tard.

Au Raincy (Seine-Saint-Denis), le 5 octobre à 6h du matin, un employé de l'enseigne Monoprix, de 34 ans d'ancienneté, arrivait sur son lieu de travail. Une heure plus tard, il se suicidait en sautant du toit. 

Si l'histoire est tragique, la controverse qui s'en suit est également perturbante. Car malgré le drame et l'émotion éprouvée par les autres salariés, le magasin n'est resté fermé que trois heures avant de rouvrir,  comme si de rien n'était, selon des informations rapportées le 6 octobre par le Bondy Blog et confirmées par France Bleu.

Fermez votre bouche vis-à-vis des journalistes. On va rouvrir d'ici peu parce que, de toute manière, on est là pour ça !

Selon le témoignage d'une employée interrogée par RTL, qui en arrivant à sa caisse «a vu le corps sans vie de [l']employé qui gisait depuis plus d'une heure», les salariés ont ainsi été briefés par la direction : «Fermez votre bouche vis-à-vis des journalistes. On va rouvrir d'ici peu parce que, de toute manière, on est là pour ça !»

Pour autant, une cellule psychologique a été mise en place, selon la directrice de la communication de Monoprix citée par le Bondy Blog, et une enquête a été ouverte, menée par le commissariat du Raincy. 

La direction du groupe a en outre assuré à France Bleu que la décision de rouvrir le magasin au plus vite après le drame avait été prise en concertation avec les équipes et que plusieurs experts avaient confirmé que la reprise du travail protégeait les salariés «dans de telles situations».

Plusieurs employés du Monoprix, également cités par le Bondy Blog, ont notamment évoqué des conditions de travail difficiles (sièges et caisses usés, absence de climatisation l’été...) et des dimanches travaillés non majorés dans le magasin frappé par le drame. La directrice de la communication s’est dite «surprise» de ces témoignages et a affirmé à France Bleu que les pratiques décrites par les salariés n’étaient pas «tolérées» par Monoprix.

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