«Il y a ceux qui alimentent les polémiques et il y a ceux qui font», a lancé Christophe Castaner sur Radio Classique et Paris Première.
«Alors oui, le président de la République a utilisé dans une conversation privée avec le président de la région Aquitaine un mot qui provoque le débat, mais est-ce qu’il n’y a pas de nombreux Français qui pensent cela ?», a-t-il poursuivi en réponse à la polémique grandissante concernant la sortie d'Emmanuel Macron sur les ouvriers de GM&S qui voulaient l'interpeller.
«Je crois qu'on peut être cultivé et parler comme les Français. Je pense qu'on peut aussi avoir l’objectif en politique [...] c'est le cas d'Emmanuel Macron, d’arrêter la langue de bois et d'oser nommer les choses», a-t-il développé.
«Moi, j’assume qu’un président de la République puisse nommer les choses et utiliser les mots que nous utilisons tous au quotidien», a-t-il martelé.
Une mise au point qui amplifie la polémique
L'opposition n'a pas été convaincue par l'argumentaire développé par le gouvernement à la suite de la sortie du président.
Pour Alexis Corbière, député de La France insoumise, «abandonner la langue de bois n'implique pas d'utiliser une langue de classe méprisante».
«Selon son porte-parole, Macron voit les Français comme de gros beaufs incultes et vulgaires au niveau desquels il condescend à s'exprimer», a déclaré Aude de la Rochère, membre du parti de Florian Philippot Les Patriotes.
Henri Maler, fondateur du site de critique des médias Acrimed, a de son côté qualifié Christophe Castaner de «pauvre type» après sa justification des propos du président.
Lors d'un déplacement à Egletons, au cours d'un aparté avec le président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, qui évoquait les difficultés à recruter d'une entreprise de fonderie d'Ussel en Corrèze, Emmanuel Macron a estimé que «certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d'aller regarder s'ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas, parce qu'il y en a qui ont les qualifications pour le faire et ce n’est pas loin de chez eux».
Plus tôt, un rassemblement de salariés et ex-employés licenciés de l'équipementier automobile GM&S, ainsi que des élus locaux, avaient été gazés par les forces de l'ordre pour avoir voulu interpeller le président sur leur situation.