En déplacement à Amiens pour rendre visite aux salariés de l'usine Whirlpool, le président de la République était attendu de pied ferme par François Ruffin, député de la Somme et membre du groupe parlementaire de La France insoumise. A l'occasion de sa visite du site, Emmanuel Macron a été interpellé par son adversaire politique.
«Si on ne vous interpelle pas aujourd'hui, vous savez comment ça fonctionne... On ne peut pas se réveiller demain !», a lancé le parlementaire. Sur un ton tendu mais relativement courtois, les deux hommes se sont surtout entretenus de l'avenir des intérimaires de l'entreprise. «Je ne veux pas fragiliser le projet de reprise ici, parce que sinon ce sont tous les autres qui vont trinquer», a assuré le chef de l'Etat, faisant allusion à l'accord passé en septembre avec la société WN.
Dans une pique adressée à François Ruffin, Emmanuel Macron a dit ne pas vouloir «aller faire du contentieux alors que la priorité [était] de créer de l'emploi et de l'activité». «On a beaucoup caricaturé les réformes en cours», a-t-il déploré, alors que le député de la France insoumise l'interrompait pour tenter de ramener la discussion sur la question de Whirlpool.
Un peu plus tard, devant l'usine, les deux hommes se sont de nouveau croisés et ont échangé sur un ton légèrement plus virulent. «Oh la communication, vous êtes l'expert du quartier, je ne vais pas vous concurrencer», a lancé le président de la République à François Ruffin.
Le dernier face à face entre les deux Amiénois remontait à avril 2017. Alors respectivement candidats à la présidence de la République et à la députation, les deux hommes avaient déjà longuement évoqué le cas de l'usine Whirlpool. Dans l'entre-deux tours, François Ruffin avait annoncé qu'il voterait pour Emmanuel Macron contre Marine Le Pen, tout en se disant «pas fier».
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