Le service national universel pourrait bien voir le jour dès 2019, selon ce qu'a laissé entendre le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq (MoDem), le 29 septembre, en marge de l’université de rentrée du MoDem à Guidel, dans le Morbihan. Restent à préciser les modalités de financement de cette promesse électorale d'Emmanuel Macron.
«Il y aura une ligne nouvelle consacrée à cette action», a confirmé Geneviève Darrieussecq à l'AFP. «Donc soit on demande une participation aux ministères concernés [comme l’Education nationale, l’Intérieur, la Santé, les Sports] soit on trouve des ressources dédiées», a-t-elle expliqué, tout en précisant qu'elle voulait tout d'abord «fixer précisément les objectifs » de ce service national qui devrait concerner entre 600 000 et 800 000 jeunes chaque année.
Si le contour de ce service n'a pas encore été clairement défini, Geneviève Darrieussecq a d'ores et déjà expliqué qu'elle souhaitait notamment que ce service «forme des jeunes qui soient protecteurs du pays». Ils pourraient ainsi y apprendre «les gestes qui sauvent, la conduite à tenir en cas de cataclysme, d’attentats, d’état de guerre».
«Il y a eu des rencontres techniques, des demandes aux administrations de faire un point sur les actions déjà mises en place pour la jeunesse», a assuré la secrétaire d'Etat auprès du ministre des Armées. «La commission de haut niveau va prendre en charge ce dossier : nous avons fait des propositions au Premier ministre qui devrait la nommer courant octobre», a-t-elle ajouté. Selon elle, cette commission devrait regrouper «tous les représentants des ministères concernés, des responsables de la jeunesse, des parlementaires, des personnes qualifiées.»
Mais l'ampleur du projet, dont la complexité budgétaire est évoquée en filigrane par la secrétaire d'Etat, ne semble pas remettre en cause ses ambitions. «L’idée est que la commission puisse remettre ses préconisations au printemps 2018 : ensuite, il pourrait y avoir une phase d’expérimentation en 2019, c’est ce qui est souhaité par le président de la République et le Premier ministre», a poursuivi Geneviève Darrieussecq.
A plusieurs reprises, le candidat Emmanuel Macron avait en effet assuré être en faveur d'un service national, allant jusqu'à avancer qu'un projet de loi serait présenté dès la fin 2017. Le coût total de la mesure était estimé à une somme oscillant entre deux et trois milliards d'euros, que le futur chef de l'Etat avait assuré ne pas vouloir ponctionner sur le budget des armées.