L'ancien défenseur de choc de l'équipe de France de football et champion du monde 1998, Lilian Thuram, s'est invité dans le bras de fer en cours outre-Atlantique entre Donald Trump et une frange de joueurs professionnels de football américain. Ces derniers ont en effet protesté ces derniers jours en posant un genou à terre durant la diffusion de l'hymne américain, au lieu de rester debout. Un geste de solidarité, selon Lilian Thuram, contre les «inégalités et les injustices», en particulier celles commises envers les Noirs aux Etats-Unis et qui ne constituent pas pour lui un problème seulement circonscrit à ce pays.
En visite à Stockholm, où il était invité d'honneur au titre de docteur honoris causa pour la fondation contre le racisme qui porte son nom, le footballeur devenu militant a posé un genou à terre et brandi le poing en guise de solidarité, sous les applaudissements de l'assemblée, selon l'AFP.
«Il y a un problème racial [aux Etats-Unis], une certaine inégalité qui est liée au passé, mais ça ne concerne pas que les Etats-Unis. Nous sommes ici en Suède, ça concerne malheureusement la Suède, ça concerne la France», a-t-il notamment déclaré à cette occasion.
Une controverse qui divise les Etats-Unis
Donald Trump se trouve actuellement au cœur d'une polémique pour avoir notamment qualifié de «fils de pute», tout joueur de la NFL (la ligue nationale de football américain) ne se levant pas pour entendre l'hymne américain. Certains joueurs avaient en effet adopté cette attitude pour protester contre les violences commises selon eux envers les Noirs par la police américaine, imitant le quarterback Colin Kaepernick qui l'a fait le premier en 2016.
Environ 150 joueurs auraient adopté la même posture depuis les propos du président américain au cours de différentes rencontres, brandissant parfois le poing, de quoi provoquer un vaste scandale dans un pays très à cheval sur le respect des symboles nationaux tels que la constitution, le drapeau ou l'hymne. Plusieurs franchises de cette ligue de football américain, comme celle de Baltimore, ont apporté leur soutien aux joueurs s'étant agenouillés, affirmant respecter leurs opinions.
D'autres se sont montrées plus réservées, comme les New York Jets, dont le président s'est félicité qu'aucun de ses joueurs ne mette le genou à terre pendant que se jouait l'hymne, qualifiant l'image donnée par son équipe de «positive, constructive et unificatrice» auprès du public.