Le bureau de l'Assemblée nationale, plus haute instance de l'institution et composé de 22 députés, a levé l'immunité parlementaire de Gilbert Collard pour permettre qu'un «mandat d'amener» soit délivré et que l'élu du Gard se rende aux convocations du juge concernant la diffusion d'une image d'une victime de Daesh sur Twitter.
Le bureau avait une première fois, en février, rejeté une telle demande, la requête de la justice n'étant à l'époque pas «suffisamment précise».
Gilbert Collard avait tweeté en décembre 2015 la photo d’un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire : «Bourdin compare le FN à Daech : le poids des mots et le choc des bobos !» L'animateur de RMC avait fait un parallèle entre le parti politique et le groupe terroriste.
«Je vais enfin démontrer publiquement les mécanismes de vengeance politico-judiciaire car je vais leur faire un procès. Je citerai Cazeneuve, de Rugy et le président de la Commission, ils vont voir ce qu'est un vrai procès», a déclaré Gilbert Collard à France Info en réaction à cette information.
«LREM joue avec le feu»
Tous les députés siégeant au bureau se sont prononcés pour la levée de cette immunité, à l'exception de Clémentine Autain, de La France insoumise.
«Les députés Insoumis sont en désaccord total avec ce qu'a fait Gilbert Collard, que nous combattons politiquement de toutes nos forces. Mais le bureau ne statue pas sur le fond. Ce qui s'est joué ce matin est une remise en cause de fait de l'immunité parlementaire, dans des délais pas démocratiques [...] LREM joue avec le feu», a-t-elle justifié auprès de l'AFP.
La présidente du FN avait aussi diffusé trois photos d'une exécution sur Twitter avec le texte «Daesh c'est ça!» : un homme vêtu d'une combinaison orange sous les chenilles d'un char, un homme vêtu de la même manière enflammé dans une cage et un corps d'homme décapité avec la tête posée sur son dos.
Le Parlement européen avait approuvé le 2 mars la levée de l'immunité parlementaire de la présidente du Front national.
Le Code pénal punit de trois ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende le fait «de diffuser [...] un message à caractère violent, incitant au terrorisme, pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine» lorsque ce message est «susceptible d'être vu ou perçu par un mineur».