France

«J'ai cru mourir» : le «policier kung-fu» attaqué quai de Valmy témoigne au procès de ses agresseurs

Kévin Philippy, l'adjoint de sécurité attaqué avec une collègue quai de Valmy lorsque sa voiture de police avait été incendiée en mai 2016, a livré son témoignage à la barre alors que sont jugés les suspects ayant participé à cette agression.

Le «policier kung-fu», comme il avait été surnommé par la presse, a été appelé le 20 septembre pour témoigner au procès de l'attaque du quai de Valmy de mai 2016. En dépit du courage dont il a fait preuve ce jour-là, Kévin Philippy a révélé avoir été choqué par cette agression, ce qui lui vaut d'être suivi par un psychologue. 

Partie civile dans le procès, Kévin Philippy est donc revenu sur le déroulement des faits et a expliqué avoir sorti son arme en raison de la situation dangereuse dans laquelle il se trouvait alors que son véhicule prenait feu. Il a rapporté avoir ensuite rangé son pistolet dans la crainte qu'un des émeutiers ne s'en saisisse. 

Le policier a alors été frappé à coups de barres de fer. «La barre était flexible et me frappait très fort le visage. J'ai été blessé», a-t-il déclaré, tout en ajoutant que les coups étaient accompagnés de cris du type «dégage sale flic». 

«J'ai cru mourir, ils visaient délibérément ma tête pour me faire tomber et m'achever», a-t-il poursuivi, avant d'expliquer qu'il ne s'était pas échappé par peur de perdre l'équilibre et de laisser aux émeutiers l'opportunité de «finir le travail». 


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Je suis attristé, en colère et j'ai beaucoup d'incompréhension. Pourquoi cette violence ? Cet acharnement ?

«Je suis attristé, en colère et j'ai beaucoup d'incompréhension. Pourquoi cette violence ? Cet acharnement ?», s'est-il interrogé, tout en précisant avoir des troubles du sommeil et consulter régulièrement un psychologue.

Un policier récompensé pour son courage

Le sang-froid dont Kévin Philippy avait fait preuve ce jour-là a été récompensé par la police nationale qui l'a officiellement promu gardien de la paix neuf mois plus tard. 


Le procès des assaillants du quai de Valmy, qui ne s'est ouvert qu'aujourd'hui en raison de troubles causés par des militants antifascistes le 19 septembre, devrait durer trois jours. 

Tous les prévenus sont poursuivis pour avoir participé à «un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations», délit passible d'un an de prison. Certains d'entre eux risquent jusqu'à dix ans de prison pour «violences aggravées sur policiers en réunion».

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