France

Les routiers de la CFDT-CFTC donnent le coup de feu d'une semaine sociale chargée (IMAGES)

Rassemblements ou barrages à Paris et en régions : les syndicats routiers CFDT et CFTC, opposés à la réforme du Code du travail, veulent donner un «coup de semonce» au gouvernement, n'excluant pas de hausser le ton s'ils ne sont pas entendus.

A Paris, plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées calmement en début de matinée près du ministère du Travail, vêtus de gilets CFDT et CFTC, pour dénoncer les ordonnances réformant le Code du travail, qui selon leurs représentants, affectent particulièrement le secteur routier.

Une délégation espère être reçue en fin de matinée au cabinet du ministre du Travail Muriel Pénicaud.

«[La profession est constituée] à 80% de TPE-PME et il y a 30 000 emplois à pourvoir», a déclaré à l'AFP Patrick Blaise, secrétaire général de l'Union fédérale route FGTE-CFDT. «On est en négociations avec les organisations patronales pour essayer de moderniser la profession et combler ces emplois. Les ordonnances mettent à mal ces négociations», a-t-il précisé.

«Pour les 20% de grands groupes, le périmètre économique n'est plus la réalité de l'entreprise, qu'elle soit Europe ou Monde, c'est la France. Demain, il sera tellement facile pour un groupe de dire qu'une entreprise française a des difficultés, pour délocaliser et faire un montage financier», a-t-il également dénoncé.

«C'est un coup de semonce»

Pour Thierry Douine, président de CFTC-Transport, les entreprises de moins de 50 salariés «pourront déroger à toutes les applications de la convention collective qui est négociée par les organisations syndicales au niveau national».

«C'est un coup de semonce pour dire au gouvernement de bien faire attention : il y a d'autres réformes qui se profilent, la réforme des retraites risque aussi de nous impacter de plein fouet», a ajouté Thierry Douine, évoquant le congé de fin d'activité qui permet aux conducteurs routiers de cesser le travail cinq ans avant l'âge légal, du fait de la pénibilité du métier.

Il a prévenu qu’après cette journée d'«action et information», le mouvement pourrait «se durcir en fonction des nouvelles réformes».

En Moselle, la préfecture a signalé une manifestation de chauffeurs routiers sur l'autoroute A4, au niveau du péage de Saint-Avold. Des barrages filtrants étaient mis en place dans le sens Paris-Strasbourg et Strasbourg-Paris, générant, vers 8h30, environ un kilomètre de bouchon. 

Une cinquantaine de routiers, à l'appel de la CFDT, ont manifesté à partir de 7h20 au péage de Vienne-Reventin sur l'autoroute A7 au sud de Lyon, où ils ont distribué des tracts aux automobilistes pendant deux heures environ, selon la police.

Près de Lille, le trafic était aussi perturbé sur l'A1, dans le sud de l'agglomération, ou encore dans la périphérie de Rouen. 


La semaine sociale s'annonce chargée pour le gouvernement, qui devra faire face à une nouvelle mobilisation de la CGT le 21 septembre, tandis que La France insoumise appelle à un rassemblement le 23 septembre.

Les fédérations de routiers CGT et FO ont elles appelé à une grève reconductible à partir du 25 septembre.

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