Quelques heures avant l'annonce officielle de l'attribution des Jeux olympiques de 2024 à Paris, ce 13 septembre, ils étaient plus d'une centaine malgré la pluie battante à s'être rassemblés devant le parc de Bercy. Dans le cadre de la manifestation sportive, cet espace vert doit accueillir l'Arena 2, salle polyvalente qui doit doubler le Palais Omnisports de Paris-Bercy. «Les Jeux du fric», dénonce au micro un opposant qui s'inquiète de la confiscation par les grandes multinationales de l'esprit sportif ainsi que du risque de tension sur le marché de l'immobilier parisien.
Un autre opposant évoque le bilan des Jeux olympiques d'Athènes en 2004, dont le budget, initialement prévu à 5,3 milliards d'euros avait finalement plus que doublé pour atteindre 11,1 milliards.
Une militante de l'association Droit au logement (DAL) s'inquiète de l'«épuration sociale». «Ça va entretenir la spéculation immobilière», prévient-elle.
Présent également, un militant briguant la mairie d'Aulnay (Seine-Saint-Denis), Hadama Traoré, remet en cause les bénéfices de la tenue des Jeux à Paris. «En banlieue, comme c'est vendu par les médias et les politiques, c'est un bienfait», constate-t-il avant d'ajouter : «Mais si on savait [...] ce sont les grands groupes, les entreprises et le secteur hôtelier qui vont réellement profiter des JO.»
La France insoumise sceptique
Danielle Simonnet, conseillère de Paris et oratrice nationale de La France insoumise, opposante de toujours à la tenue de Jeux olympiques à Paris, était présente afin d'apporter son soutien aux opposants.
«On est sur un événement pharaonique qui ne répond pas aux besoins de la population, au contraire, à la fin c'est le peuple qui paiera la facture», lance-t-elle.
«Le coût des Jeux olympiques a toujours été sous-évalué», souligne-t-elle encore. D'autant que, selon l'élue, les équipements qui seront construits ne seraient pas adaptés aux besoins de la population. La conseillère de Paris reproche en outre au projet olympique de concentrer un budget important sur des équipements monumentaux, là où les mêmes moyens permettraient d'en construire plusieurs, prenant comme exemple les piscines et les stades.
«Avec une piscine olympique, on fait plus d'une dizaine de petites piscines de proximité», argumente-t-elle, ajoutant : «Avec le coût de la rénovation du Stade de France, c'est une dizaine de stades, à taille humaine, qui pourraient être financés sur l'ensemble du territoire.»
Sur Twitter, Philippe Poutou, ancien candidat à la présidentielle du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a pour sa part qualifié l'événement de «grand projet inutile et imposé».
Une nouvelle qui a pourtant fait des heureux
D'autres se sont pourtant réjouis de l'annonce de l'attribution. Depuis l'aéroport de Pointe-à-Pitre, Emmanuel Macron s'est réjoui : «Nous venons d'apprendre la bonne nouvelle.» Y voyant une «formidable reconnaissance de la France», il a salué «ce succès et la formidable opportunité que les Jeux représentent pour accompagner la transformation de notre pays, accroître son attractivité internationale, dynamiser nos territoires, et renforcer la place du sport partout en France».
Sur leur page Twitter officielle, Les Républicains ont résumé leur position sur la question en un mot : «Bravo».
François Bayrou a, lui, félicité Paris au nom de la ville de Pau.
Quant à la maire de Paris Anne Hidalgo, elle s'est dite «fière» et «émue» de ramener les Jeux dans sa ville.