France

Budget de la Défense 2018 : Edouard Philippe annonce une hausse... légèrement plus faible que prévue

Le Premier ministre a promis une augmentation d'environ 1,6 milliard d'euros du budget de la Défense en 2018, soit 200 millions d'euros de moins que ce qui avait été annoncé précédemment par l'exécutif.

«Nous allons l'année prochaine augmenter, dans le budget que je présenterai, le budget des Armées de plus de 1,6 milliard [d'euros]. Cet effort sera poursuivi en 2019 puis en 2020 parce que le monde dans lequel nous vivons est dangereux», a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe, lors d'un entretien diffusé le 7 septembre sur BFMTV. 

Cette annonce concrétise la promesse du président Emmanuel Macron et de l'exécutif d'augmenter significativement le budget de la Défense, afin d'atteindre 2% du PIB en 2025.

Le montant de cette hausse de la dotation allouée au budget de la Défense diverge toutefois légèrement avec celui évoqué jusque-là par le chef de l'Etat et la ministre des Armées, Florence Parly. Ces derniers avaient fait état d'une hausse de 1,8 milliard. «Dès 2018, nous entamerons cette remontée du budget du ministère des Armées dont les crédits budgétaires seront portés à 34,2 milliards d'euros [contre 32,4 milliards en 2017], dont 650 millions de provisions pour les opérations extérieures», avait annoncé le président de la République le 13 juillet dernier.

Le 5 septembre, à l'université d'été de la Défense à Toulon, la ministre des Armées, Florence Parly, avait salué «l'inflexion majeure» que constituait la hausse du budget en 2018. «De 2016 sur 2017, le budget avait augmenté de 600 millions d’euros, effort appréciable. 1,8 milliard en 2018, c’est trois fois plus», avait-elle souligné.

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Un budget sujet à polémique

Le budget de la Défense avait été au cœur de la polémique au début de l'été. Pour tenir l'objectif d'un déficit limité à 3% du PIB en 2017, l'exécutif avait décidé de procéder à une coupe de 850 millions d'euros dans les programmes d'équipement des armées, sur fond d'effort budgétaire global. Cette décision a conduit à une crise avec le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, et à sa démission en juillet.

La droite et le Front national (FN), entre autres, avaient vivement critiqué ce coup de rabot.

Et, dès le 5 septembre, le nouveau chef d'état-major des armées, le général François Lecointre, avait mis en garde contre les «réflexes de régulation budgétaire sauvage» dans le secteur de la défense, quelques mois seulement après la démission tonitruante de son prédécesseur.

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