Plusieurs salariés de GM&S ont décidé de bloquer le site de l'usine PSA de Poissy, en région parisienne, ce 5 septembre. Les salariés de l'équipementier automobile veulent faire entendre leur voix, alors que le tribunal de Poitiers a reporté la veille son jugement au 7 septembre prochain.
«Nous serons à toutes les entrées pour un temps indéterminé», a fait savoir Vincent Labrousse, délégué syndical de l'équipementier creusois, dans un courriel adressé aux salariés. Pour s'opposer à ce blocage, plusieurs employés de PSA se sont également réunis devant le site.
Les forces de l'ordre ont été déployées en nombre sur place, dans l'éventualité de tensions entre salariés des deux entreprises.
Plusieurs salariés de GM&S ont fait part de leur mécontentement et de leur déception à l'égard de l'exécutif.
Les CRS sont intervenus de manière plutôt musclée pour lever le blocage.
De son côté, Karl Olive, maire Les Républicains de Poissy, s'est rendu sur place pour soutenir les salariés de PSA qui s'opposent au blocage de leur usine.
L'industriel GMD était pressenti pour reprendre l'usine La Souterraine, placée en redressement judiciaire en décembre 2016 avant d'être liquidée en juin dernier, avec une suppression de 120 emplois sur 277. Or, lors d'une audience au tribunal de Poitiers décrite comme «sidérante» par l'avocat des salariés, maître Jean-Louis Borie, les salariés ont finalement appris que ce n'était pas GMD mais sa filière Lame qui reprendrait l'usine. Jean-Louis Borie a confié à Libération que cette révélation l'inquiétait, car d'après lui la société ne dispose pas du capital d’un million d’euros promis par GMD.
En outre, la direction de GMD aurait révélé l'existence d'accords tenus secrets qui lieraient son entreprise aux autres constructeurs et par lequel ces concurrents se seraient entendus sur les conditions d'attribution de certains marchés. «Une fois de plus, les constructeurs font la loi tout en laissant les représentants des salariés dans l’ignorance de certaines informations cruciales», s'est agacé Jean-Louis Borie.
Après neuf mois de lutte, les salariés de GM&S ont annoncé plusieurs actions un peu partout sur le territoire. Ils entendent notamment obtenir une prime extralégale pour les salariés qui seront licenciés à l'issue du plan de reprise. Ils réclament également que soit organisé un débat radio ou télévisé avec les constructeurs, l'Etat et les représentants des salariés, d'après France Info.
PSA, l'un des principaux clients de l'équipementier GM&S, est en partie tenu responsable des difficultés financières de l'entreprise par les salariés.