Les dernières législatives ont porté un coup dur à la gauche de gouvernement. Nombre de personnalités politiques de premier plan sous François Hollande, parfois jeunes, n'ont pas eu la chance de se maintenir, restant fidèles à leur parti au lieu de rejoindre Emmanuel Macron. Ils n'ont eu d'autre choix que d'opter pour une reconversion professionnelle, pour le temps d'un mandat tout du moins.
Gaspard Gantzer et Aurélie Filippetti chroniqueurs sur RTL
Si il a rejoint le parti présidentiel La République en marche (LREM) aux élections législatives, l'ancien conseillé en communication de François Hollande, Gaspard Gantzer, a cependant renoncé à l'investiture qu'Emmanuel Macron lui avait attribuée en Bretagne. Son «parachutage» controversé dans une région avec laquelle il n'a pas de lien avait en effet suscité des remous.
Ce haut-fonctionnaire de 37 ans, qui a affirmé ne pas avoir sollicité d'investiture a en effet des liens avec le nouveau président depuis des années. Tous deux sont issus de la promotion Léopold Sédar Senghor de l'Ena, en 2004. Le conseiller en communication avait aussi soulevé quelques polémiques lorsqu'il était à son poste, notamment avec la révélation d'une photo ancienne de son compte Facebook où tout semblait indiquer... que l'énarque était en train de fumer un joint de cannabis.
A la rentrée, il rejoindra l'équipe de l'émission On refait le monde de Marc-Olivier Fogiel sur RTL, en compagnie de l'ex-ministre de la Culture, puis députée socialiste «frondeuse» Aurélie Filippetti, éliminée dès le premier tour des législatives où elle concourait à sa propore réélection sous l'étiquette du Parti socialiste (PS). Elle avait obtenu seulement 11, 8% des voies.
Emmanuelle Cosse à la recherche d'un emploi
Ancienne ministre Logement du gouvernement Valls II, l'écologiste Emmanuelle Cosse, battue en recueillant que 9,47% des voies aux législatives, a eu l'été pour se ressourcer et «retrouver le plaisir de lire» comme le rapporteLe Figaro.
Elle est aujourd'hui à la recherche d'un emploi dans le secteur du bâtiment, notament auprès de personnes qu'elle a cotoyées quand elle était ministre. Elle reconnaît néanmoins qu'il est difficile de l'«avoir comme employée» quand on l'a «eue comme ministre». Ministre et chef du parti EELV ne sont pas les seules expériences dont l'ancienne membre du gouvernement peut s’enorgueillir, elle a aussi été notamment présidente de l'association de défense des LGBT Act'Up lorsqu'elle avait 25 ans et journaliste, entre autres, pour les magazines Têtu et Regards.
Plusieurs autres anciens ministres de François Hollande se retrouvent sans mandat électif ni nomination dans la sphère publique, à commencer par Benoît Hamon, défait au premier tour des élections présidentielles, mais aussi lors des législatives dans son fief. Ce dernier semble pourtant ne pas vouloir abandonner la politique pour autant puisqu'il a annoncé son départ du Parti socialiste pour fonder un nouveau mouvement, le Mouvement du 1er Juillet, destiné à «participer à la reconstruction de la gauche».
L'incontournable Bernard Cazeneuve du quinquennat Hollande, qui a quitté la politique a quant à lui annoncé qu'il allait reprendre une carrière d'avocat à 54 ans : «J'aime le droit et assez peu le tordu, donc c'est pour ça que j'ai décidé de m'éloigner un peu du monde politique», avait-il expliqué au Figaro. Battue elle aussi aux législatives, Marisol Touraine rejoindra quant à elle le Conseil d'Etat, au même titre que Michel Sapin.
En revanche pour d'autres anciens membres du gouvernement Hollande, comme l'ancienne ministre du Logement Cécile Duflot et pour l'éphémère ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, ou encore la secrétaire d'Etat, Juliette Méadel, le mystère continue de planer sur leur avenir professionnel.