France

Manif pour tous et élus de terrain : pour Robert Ménard, l'avenir du FN se joue à droite

Robert Ménard, maire de Béziers élu en 2014 avec le soutien du Front national, plaide pour le renouvellement des têtes, dont éventuellement celle de Marine Le Pen, et des alliances à droite, dans une contribution au débat sur la refondation du parti.

Dans la «Lettre ouverte à mes amis du Front national» diffusée dans la soirée du 22 août par Le Figaro, Robert Ménard demande «surtout» au FN de se rendre «plus fréquentable» auprès de la droite «classique» et de «ne pas mettre tous les responsables des Républicains dans le même panier».

Après un débat de second tour «calamiteux» face à Emmanuel Macron, Robert Ménard s'interroge aussi ouvertement sur un sujet selon lui tabou : «Si Marine Le Pen a su sortir le FN de l'attitude uniquement protestataire où le cantonnait son père, est-elle aujourd’hui en position de le porter au pouvoir ?»

«Les pas de danse esquissés le soir de la défaite alors que des millions de Français portaient le deuil d'un score humiliant resteront pour longtemps dans ma mémoire», lâche-t-il, faisant référence à la soirée de second tour de Marine Le Pen dans un restaurant du bois de Vincennes.

 «Il faut s'appuyer sur une jeune génération de militants aguerris dans les rangs de la Manif pour tous et s'inspirer du travail de ces élus locaux – souvent "divers droite" – qui se coltinent le réel», estime l'ancien patron de Reporters sans frontières. «Il faut en finir avec cette vieille chimère d'une alliance possible avec les "souverainistes de gauche", une ligne incarnée aujourd'hui par Florian Philippot, manifestement plus soucieux de son avenir que de celui de son parti», ajoute-t-il. 

Robert Ménard déplore enfin que Marion Maréchal-Le Pen, dont il était un fervent partisan mais qui est désormais en retrait temporaire de la vie politique, se soit «mise elle-même hors course».

Le FN va soumettre un questionnaire complet à ses adhérents en septembre. Un congrès est prévu début 2018.

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