La nouvelle Une de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo n'a pas manqué de susciter la controverse : un dessin satirique figure deux victimes gisant dans leur sang tandis qu'une camionnette, fringante et bondissante, s'éloigne vers l'horizon. Le titre, lui, joue sur l'ironie, avec la sentence : «Islam, religion de paix... Eternelle», faisant ainsi référence aux attentats de Catalogne du 17 août 2017.
De quoi susciter le débat, mais avec des lignes de fracture assez prévisibles. Aussi, avant même la publication de la version papier, la diffusion de la Une du journal sur les réseaux sociaux a provoqué chez certains internautes une vive indignation, parfois même du dégoût.
Un autre utilisateur de Twitter rappelle que les attentats en Catalogne le 17 août 2017 ont fait 15 morts et plus d'une centaine de blessés.
D'autres saluent une liberté d'expression, qui ne saurait souffrir d'exceptions, autres que celles prévues par la loi. En outre, certains internautes ne semblant pas du même bord politique que Charlie se disent agréablement surpris par cette Une «choc».
Quelques-uns, défendant le journal, font valoir que Charlie Hebdo n'hésite pas à s'attaquer aux autres religions.
Des utilisateurs plus politisés s'intéressent, eux, à la possible récupération du dessin, ou encore, aux contradictions idéologiques que la Une pourrait révéler. Là aussi, deux camps se dessinent, les uns accusant les autres de récupération.
Deux internautes résument la difficulté de l'exercice, sur le mode de l'inversion et de la contradiction.
Charlie Hebdo, qui a vendu près de 8 millions d'exemplaires en janvier 2015, après l'attentat dont les locaux du journal avaient été l'objet, mais dont les ventes se sont par la suite tassées, est un habitué des Unes polémiques. En 2012, l'hebdomadaire satirique publiait une caricature du prophète Mahomet qui avait suscité un tollé dans le monde musulman.
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