France

«Nous n'avons que trois ans devant nous» : les prévisions alarmistes du climatologue Jean Jouzel

Dans les colonnes du JDD, le climatologue estime que si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas stabilisées d'ici 2020, il sera impossible de limiter à deux degrés l'augmentation des températures, comme le prévoit l'accord de Paris.

«Pas besoin de faire de catastrophisme : la situation est catastrophique» : dans une interview a accordée au JDD parue le 13 août, le climatologue et ancien vice-président du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) Jean Jouzel tire la sonnette d'alarme sur la question du réchauffement climatique.

Il considère en effet que si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas stabilisées d'ici 2020, il sera impossible de limiter à deux degrés l'augmentation des températures par rapport à l'ère préindustrielle, comme le prévoit l'accord de Paris. «La planète se réchauffera en moyenne de quatre à cinq degrés Celsius d’ici à la fin du siècle», prédit l'expert.

«Nous n'avons que trois ans devant nous», prévient donc Jean Jouzel, avant de détailler les conséquences d'un tel réchauffement.

On n'est plus dans le futur : ce sont les enfants d'aujourd'hui qui pourraient subir des étés à 50 degrés Celsius

Le climatologue table sur une augmentation de six à huit degrés des températures dans les années à venir. Une augmentation qui se fera sentir en particulier les mois d'été. S'il assure que le mercure va grimper à plus de 50 degrés en France d'ici 60 ans, Jean Jouzel pense que nous pourrions être confrontés à ces températures bien plus rapidement : «On n'est plus dans le futur : ce sont les enfants d'aujourd'hui, ceux des cours d'école, qui pourraient subir ces étés à 50 degrés Celsius.»

Si le Sahel et la Corne de l'Afrique deviennent plus secs, les réfugiés seront encore plus nombreux

Une situation que l'ex-vice-président du Giec juge difficile à gérer en Europe et dramatique pour le reste de la planète, chiffrant à cinq ou six degrés l'augmentation des températures au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. «A ces températures, il n'y a plus d'activité extérieure possible. On compte déjà 65 millions de déplacés sur la planète. Si le Sahel et la Corne de l'Afrique deviennent plus secs, les réfugiés seront encore plus nombreux», met-il en garde.

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