France

Les soupçons d'emplois fictifs pesant sur Michel Mercier s'étendent à sa femme et à son fils

Le sénateur Michel Mercier, qui a renoncé à intégrer le Conseil constitutionnel, a été auditionné avec ses filles dans l'enquête sur d'éventuels emplois fictifs, selon son avocat. Son fils et sa femme sont aussi visés par les enquêteurs.

Michel Mercier, garde des Sceaux sous le gouvernement Fillon III entre novembre 2010 et mai 2012 et sénateur MoDem, ainsi que ses deux filles, ont été entendus simultanément comme témoins libres dans les locaux de l'Office anti-corruption de la police judiciaire (Oclciff) à Nanterre, le 9 août.

Une enquête préliminaire, visant un éventuel «détournement de fonds publics», a été ouverte par le Parquet national financier (PNF) le 2 août sur l'homme politique, après sa mise en cause par le Canard enchaîné. Le journal satirique avait révélé les conditions d'emploi de ses deux filles. En cause notamment : Delphine Mercier a été embauchée pendant 23 mois au Sénat, à mi-temps, pour travailler sur des dossiers culturels, alors qu'elle habitait Londres durant cette période.

Or, il s'avère que d'autres membres de la famille de Michel Mercier intéressent aussi les enquêteurs. «Au cours de l'audition, ont été aussi évoqués brièvement deux autres cas», a déclaré le 11 août à l'AFP André Soulier, l'avocat de Michel Mercier. D'une part, celui du fils de Michel Mercier, dont Le Canard Enchaîné a révélé qu'il était employé au conseil départemental du Rhône, présidé par son père de 1990 à janvier 2013. D'autre part, celui de l'épouse du sénateur. «Madame Mercier a été sa collaboratrice à Lyon et à Thizy-les-Bourgs à partir de 1995», au cours de différents mandats locaux et nationaux de son mari, toujours selon l'avocat. «Elle s'occupait du courrier, recevait en rendez-vous ... Il n'y a rien à cacher, tout est clair», a ajouté l'avocat.

Rattrapé, après François Fillon et Bruno Le Roux, par cette nouvelle polémique sur des emplois familiaux d'élus, Michel Mercier a finalement renoncé le 8 août à siéger au Conseil constitutionnel, moins d'une semaine après le vote par le Parlement de l'interdiction faite aux ministres et aux parlementaires d'employer des collaborateurs parmi leurs familles.

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