Les coursiers de Deliveroo étaient invités à manifester dans la soirée du 11 août à Paris et à Lyon contre «des pertes de revenus de l'ordre de 30 à 40%» liées à un changement de contrat initié le 27 juillet par l'entreprise de livraison de repas à domicile, sans concertation avec ses prestataires.
Le Collectif des livreurs autonomes parisiens (Clap) et la CGT, à l'origine de la mobilisation, ont dénoncé dans un communiqué une manœuvre «d'une brutalité absolue».
Dans la capitale, plusieurs dizaines de personnes étaient rassemblées place de la République, aux alentours de 19h.
Le militant «anti-ubérisation» et membre fondateur du Clap, Jérôme Pimot, a pris la parole devant les manifestants.
«Il s'agit d'envoyer un message fort maintenant, à toutes les plateformes et pas seulement à Deliveroo», a déclaré au micro de RT Jérôme Pimot, qui espère que cette mobilisation permettra aux coursiers de comprendre que bien qu'auto-entrepreneurs, ils ne sont pas isolés pour défendre leurs intérêts.
Dans sa prise de parole, Jérôme Pimot a déploré que les coursiers de Deliveroo soient si peu nombreux à s'être déplacés. «Ils [les "nouveaux" livreurs] n'en ont rien à foutre [...] on en a parlé à certains pour qu'il nous rejoignent à la manif mais ils ont préféré rester travailler», déplore Alassane, livreur à vélo.
C'est cent ans de luttes sociales qui sont derrière nous pour les droits du travail et ils sont en train de raser tout ça
«C'est cent ans de luttes sociales qui sont derrière nous pour les droits du travail et ils sont en train de raser tout ça», lance Jean-Baptiste, livreur lui aussi. ll explique ensuite au micro de RT que les auto-entrepreneurs qui bénéficient de l'Aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d'entreprise (ACRE), une exonération partielle et temporaire de charges sociales, se retrouvent pénalisés plus tard quand ils souhaitent monter une affaire plus élaborée.
Une partie des manifestants, dont des activistes d'extrême gauche, se sont par la suite mis en marche, afin de prolonger la mobilisation.
«On veut plus pédaler sans être payés, Deliveroo tu vas manger !», ont scandé les manifestants.
Disposant auparavant d'une rémunération minimum de 7,50 euros par heure ainsi que d'une part variable allant de 2 à 4 euros par course, les coursiers sont, depuis le 27 juillet, payés uniquement «à la tâche». Avec cette mobilisation, les coursiers du Clap réclament une rémunération minimum de 7,5 euros par course.
«C'est notre travail qui paie les MacBook de Deliveroo, c'est à nous de leur mettre la pression, pas le contraire !», affirment les coursiers, déterminés à obtenir gain de cause.