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«Giclent tes boyaux» : le CSA réprimande France Inter pour une chanson raillant la mort d'un torero

Le CSA a mis en demeure les responsables de la radio France Inter, après la diffusion, en juin, d'une chanson satirique sur la mort d'un torero qui avait entraîné de nombreuses plaintes, émanant notamment de défenseurs de la corrida.

Le 17 juin dernier, lors de la corrida des Fêtes d'Aire-sur-l'Adour, dans les Landes, le torero basque espagnol Ivan Fandino était encorné et tué par un taureau à l'âge de 36 ans. Six jours plus tard, il faisait l'objet d'une chanson satirique de l'humoriste Frédéric Fromet, diffusée dans l'émission de Charline Vanhoenacker, «Si tu écoutes, j'annule tout», diffusée sur France Inter.

Je sais bien qu'on ne rit pas d'un mort, mais là on a le droit

Les paroles particulièrement crues avaient poussé deux organisations pro-corrida, l'Union des villes taurines de France (UVTF) et l'Observatoire national des cultures taurines (ONCT), à saisir le CSA.

«Tu t'es bien fait encorné, fallait pas faire le kéké», «Je sais bien qu'on ne rit pas d'un mort, mais là on a le droit», «Giclent, giclent tes boyaux» ou encore «Et craquent craquent tes petits os, mon petit Fandino», lançait notamment Frédéric Fromet dans sa chanson.

France Inter défend «le droit à la caricature» 

Les organisations pro-corrida ont estimé que «les limites admissibles de la liberté d'expression» avaient été «largement dépassées». Et quelques jours après l'émission, le CSA avait indiqué à l'AFP avoir reçu près d'un millier de signalements.

De son côté, la directrice de France Inter Laurence Bloch avait défendu l'humoriste, au nom du droit à «la caricature», sur un sujet, la corrida, qui divise fortement l'opinion.

Dans sa décision mise en ligne sur son site le 1er août, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a jugé que «la diffusion de cette séquence, peu de temps après le décès d’Ivan Fandino et en dépit de sa visée humoristique, avait pu légitimement heurter les proches de la victime», et «que le fait de se moquer – voire de se réjouir – du décès d’une personne sous les rires et les applaudissements des personnes présentes sur le plateau, avait porté atteinte à sa dignité».

Par conséquent, le CSA a mis en demeure les responsables de la radio publique «de respecter leurs obligations en matière de dignité de la personne humaine».

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