Une fois n'est pas coutume, la décision de nationaliser temporairement les chantiers navals STX de Saint-Nazaire, annoncée par le ministère de l'Economie le 27 juillet, a fait l'unanimité parmi les députés de l'opposition.
«Enfin une bonne décision», a salué le 28 juillet sur France 2 le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan.
«Je crois qu’il faut cette nationalisation temporaire, mais à une condition, c'est derrière de ne pas revendre ce chantier à n'importe qui», a déclaré Nicolas Dupont-Aignan.
«Je propose de le fusionner avec les chantiers navals militaires DCNS pour faire un champion français de l'industrie navale», a ajouté le député de l'Essonne.
«C'est une bonne décision pour l'emploi dans la région», s'est aussi satisfait le 27 juillet Jean-Luc Mélenchon dans les couloirs de l'Assemblée. «L'Etat a fait son devoir [...] en protégeant l'outil de production», a ajouté le président du groupe de la France insoumise, ajoutant néanmoins que l'Etat n'avait pas vocation à rester propriétaire indéfiniment. «Cette opération nous permet de gagner du temps», a-t-il conclu.
Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat et président de la région Pays de la Loire, a nuancé le 28 juillet sur RMC : «Tout le monde parle du capital, mais il y a d'autres garanties qui s'écrivent dans un pacte d'actionnaires, il faut des verrous, il faut des vétos.»
Il a estimé qu'il ne fallait pas que cette annonce d'une nationalisation temporaire de STX France ne soit qu'un «coup de com» du gouvernement.
Rappelant que cette nationalisation était une solution que le Front national préconisait «depuis des années», le vice-président du parti Florian Philippot s'est inquiété le 28 juillet sur RTL de ce que pouvait cacher cette décision.
«Est-ce que cet arbre de la nationalisation ne va pas cacher une forêt de privatisations ?», s'est demandé l'eurodéputé.
«On a 80 millions d'euros de nationalisation, ce n'est pas grand-chose. Dans le même temps, on nous annonce qu'on va peut-être privatiser les aéroports de Roissy et Orly, c'est-à-dire les deux plus gros aéroports français. Attention. Ce serait une véritable spoliation, sans compter les problèmes de sécurité», a-t-il affirmé.
Le 27 juillet, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé la décision de nationaliser temporairement les chantiers navals de STX France plutôt que de laisser le constructeur naval italien Fincantieri reprendre la filiale française du géant coréen STX Offshore and Building.
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