Il y a une érosion certaine, mais on ne peut pas encore parler de fin de l'état de grâce, tant les cotes de popularité d'Emmanuel Macron et de son Premier ministre Edouard Philippe auraient fait rêver un François Hollande en fin de parcours. Si Emmanuel Macron perd 3% de popularité en juillet, laissant la première place des personnalités préférées des Français à Nicolas Hulot, le couple exécutif reste très populaire. Du moins auprès des 960 personnes qui ont répondu les 12 et 13 juillet à un sondage Ifop-Fiducial commandé par Paris Match et Sud-Radio.
Emmanuel Macron bénéficierait ainsi encore de 66% de bonnes opinions, en baisse modérée de 3 points sur un mois. Edouard Philippe enregistre lui une chute plus sévère de 7 points, à 53%, perdant sa cinquième place dans ce classement. Mais, note l'étude, Edouard Philippe, issu des rangs des Républicains (LR), bénéficie de l'approbation de 73% des sympathisants LR.
Taux d'approbation en chute libre
Plus embêtant, le taux, plus spécifique, d'approbation de la politique d'Emmanuel Macron, lui, accuse une baisse plus inquiétante. De 66% au moment de l'élection, puis de 60% en juin selon le même baromètre, il perd 4 points pour s'établir à 56%, soit le même niveau que celui de François Hollande en 2012, deux mois après son élection.
A droite, le chef du gouvernement devancerait même le président de la République de 8 points, preuve que la triangulation de l'électorat de droite d'Emmanuel Macron aurait bien fonctionné : les sympathisants de droite ne semblent pas avoir pris ombrage de sa défection. En tête du classement, le médiatique ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot détrône son président et pointe à 75% d'opinions favorables.
A gauche, on notera la percée de Jean-Luc Mélenchon, en hausse de 4 points à 52%. Un score qui pourrait bien valider le fait que le leader de la France insoumise a réussi à incarner l'opposition auprès de l'opinion publique. Selon la même enquête, 40% des sondés estiment que le parti de Jean-Luc Mélenchon est la première force d'opposition à la politique d'Emmanuel Macron et Edouard Philippe, alors que le Front national ne recueille que 21% d'opinions favorables. Le chef des Insoumis ne se sera pas démené pour rien.
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