France

Pour Emmanuel Macron, la France est bien responsable de la rafle du Vel d'Hiv

Emmanuel Macron a réaffirmé le 16 juillet que c'était bien la France qui avait organisé la rafle du Vel d'Hiv en juillet 1942 et la déportation de milliers de juifs, lors d'une cérémonie en présence du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.

Confirmant des propos tenus durant la campagne présidentielle, le président de la République a déclaré, lors des commémorations de la rafle du Vel d'Hiv, le 16 juillet, que c'était bien la France qui avait organisé cette opération de police.

Le chef de l'Etat a souligné que «pas un seul Allemand» n'avait participé à l'organisation de cette rafle, perpétuant ce qu'il a lui même qualifié de «fil tendu en 1995 par Jacques Chirac».

«Il est si commode de voir en Vichy un monstruosité née de rien [...] mais c'est faux», a martelé le locataire de l'Elysée. «Récemment encore, ce que nous croyons établi par les autorités de la République, sans distinction partisane, avéré par tous les historiens, [...] s'est trouvé contesté par des responsables politiques français prêts à faire reculer la vérité», a-t-il souligné, sans citer nommément la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen. Cette dernière avait refusé de reconnaître la responsabilité de l'Etat français dans ce drame durant la campagne présidentielle.

«Je récuse les accommodements et subtilités de ceux qui prétendent que Vichy n'était pas la France», a également dit Emmanuel Macron, avant d'ajouter : «Vichy, ce n'était pas tous les Français, mais c'était le gouvernement et l'administration de la France.»

Une question ayant fait débat durant la campagne présidentielle

La question de la responsabilité de la France dans cette rafle a longtemps fait débat au sommet de l'Etat. François Mitterrand s'était toujours refusé à la reconnaître, poursuivant ainsi la ligne défendue par le général de Gaulle. «Je ne ferai pas d'excuses au nom de la France. La République n'a rien à voir avec ça. J'estime que la France n'est pas responsable», avait déclaré le président socialiste en 1994.

Cette ligne avait finalement été rompue par Jacques Chirac en 1995. «La France, patrie des Lumières et des droits de l'homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable», avait-il déclaré en 1995 au square des Martyrs du Vel d'Hiv, à Paris, présidant les cérémonies du 53e anniversaire de la rafle. «Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l’Etat français», avait-il ajouté.

Ce débat avait été rouvert lors de la campagne présidentielle, lorsque la candidate frontiste avait déclaré : «S'il y a des responsables, ce sont ceux qui étaient au pouvoir à l'époque et non pas la France.» Ces propos avaient fait réagir à droite comme à gauche, et lui avaient valu des accusations de «négationnisme».

Les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 hommes, femmes et enfants juifs avaient été arrêtés sur ordre du pouvoir français en place, à la demande de l'occupant nazi. Retenus dans des conditions inhumaines pendant quatre jours, 1 129 hommes, 2 916 femmes et 4 115 enfants furent entassés sur les gradins du Vélodrome d'hiver (démoli en 1959), le «Vel d'Hiv», dédié aux courses cyclistes, avant d'être déportés dans les camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers (Loiret).

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