France

Il ne se laissera pas «baiser» par Bercy : le chef d'état-major des armées menace de démissionner

Après l'annonce de la réduction du budget de la Défense de 850 millions d'euros, le chef d'état-major des armées Pierre de Villiers, a laissé éclater sa colère devant des députés. Il pourrait présenter sa démission avant la fête nationale.

Ulcéré par les coupes budgétaires annoncées du ministère des Armées, le général Pierre de Villiers, chef d'état-major, a soufflé dans les bronches des députés qui l'ont reçu en commission à l'Assemblée nationale, leur assurant qu'il ne se laisserait pas «baiser» par l'Etat, rapportent Les Echos. Il a donc tapé du poing sur la table, «et pas seulement au sens figuré», selon un témoin cité par Challenges

Déterminé à ne pas laisser ses soldats à leur sort, Pierre de Villiers pourrait même menacer de démissionner afin de peser de tout son poids dans les négociations pour limiter la casse budgétaire de l'armée, exsangue après cinq ans d'opérations extérieures au Mali, au Sahel, ainsi qu'en Irak et en Syrie, précise le journal.

Cette position est notamment soutenue par le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, qui a apporté son «soutien total» au chef des Armées.  «Toucher à la Défense, c'est remettre en cause notre souveraineté !», a-t-il déclaré sur Twitter.

Emmanuel Macron à la rencontre des militaires le soir du 13 juillet

Le président de la République devrait rappeler le 13 juillet au soir au ministère sa «priorité» accordée au budget des armées, a affirmé le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.

«Le président de la République rencontrera les militaires ce soir. Je vais faire confiance au président de la République pour s'adresser aux militaires», a déclaré Christophe Castaner sur RMC et BFMTV.

«Je ne crois pas qu'il change d'avis d'ici ce soir. Par contre, il aura l'occasion de s'exprimer sur sa priorité [...] qui est de faire en sorte que le budget des armées pendant cette mandature soit en forte augmentation, parce que c'est nécessaire à sa modernisation», a poursuivi le porte-parole du gouvernement.

Les économies imposées au ministère des Armées, qui s'élèvent à 850 millions d'euros, seront notamment faites sur des commandes de matériels que l'armée devait pourtant renouveler. Des coûts supplémentaires seront aussi supportés par la Défense pour financer les opérations extérieures, auparavant alimentées par un fonds interministériel. 

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