Jeudi 13 juillet
Les deux couples présidentiels ont posé au côté d'Alain Ducasse, célèbre chef français du Jules Vernes, restaurant étoilé situé au second étage de la tour Eiffel.
Les couples Macron et Trump dînent ce soir au restaurant Le Jules Verne, au deuxième étage de la tour Eiffel, un établissement cossu offrant une vue imprenable sur la capitale.
Le tête-à-tête d'approximativement 1h30 entre Emmanuel Macron et Donald Trump devrait être dominé par les sujets d'ordre sécuritaire, incluant la lutte contre le terrorisme ou les interventions armées dans la zone irako-syrienne.
Le maire de Béziers, Robert Ménard, quant à lui , se réjouit de la venue du chef de l'Etat américain, à contre-courant des nombreuses critiques qui se sont faites entendre ces dernières heures.
Donald Trump est arrivé à l'Elysée où il s'entretiendra avec Emmanuel Macron pendant une heure trente, une conférence de presse aura ensuite lieu depuis les jardins de l'Elysée.
Emmanuel Macron et Donald Trump se dirigent actuellement vers l'Elysée après une visite du musée des Invalides, où le président français a notamment présenté à son homologue américain le bâton du maréchal Foch, en souvenir de la Première guerre mondiale. Les deux chefs d'Etat vont maintenant s'entretenir en tête-à-tête, alors que les premières dames entament une visite de la cathédrale de Notre-Dame.
Selon l'AFP, Emmanuel Macron a tenté de justifier la venue du président américain dans la capitale française face aux nombreuses critiques : «Il ne faut jamais oublier que notre Histoire et la vie de nos pays nous dépassent. [...] Les tempéraments qui sont les nôtres, les moments que nous vivons, ne doivent pas nous faire oublier cela. C'est ce que nous devons aussi aux Etats-Unis d'Amérique. [...] c'est pour consacrer ce lien que j'ai invité le président [américain] [...]» a poursuivi le président de la République.
«C'est lorsqu'on a des désaccords qu'il faut continuer à discuter», a-t-il expliqué. «J'ai un désaccord fort avec le président Trump, il est connu. Je m'en suis expliqué avec lui, nous le partageons avec la chancelière [Angela Merkel], c'est sur le sujet du climat. Je le lui ai dit, d'abord de vive voix, puis lors de réunions de travail. Je l'ai ensuite fait savoir publiquement. Nous nous sommes affrontés sur ce sujet dans les enceintes internationales où nous avons eu à nous exprimer. Voilà. Il le sait, je le sais».
«J'espère en tout cas qu'il pourra revenir vers nous sur ce sujet, qui est un sujet d'intérêt commun, dont les Etats-Unis ne peuvent faire l'économie. Et je crois d'ailleurs que les grandes villes, les Etats fédérés, la société civile comme le monde des affaires américains le savent profondément, qui soutiennent l'accord de Paris et continuent à s'inscrire dans le droit fil de celui-ci», a-t-il insisté.
De son côté, le président d'honneur du Front national (FN), Jean-Marie Le Pen, souhaite la bienvenue au couple présidentiel américain, sur Twitter.
Emmanuel Macron s'est dit «étonné» par le fait que la visite de Donald Trump en France «suscite autant de débats et de protestations».
«J'invite le président Trump et je m'étonne que ça suscite autant de débats et de protestations parce que c'est le centième anniversaire de l'intervention à nos côtés des forces américaines lors du premier conflit mondial. Il ne faut jamais oublier que notre Histoire nous dépasse», a déclaré le président français lors d'une conférence de presse commune avec la chancelière allemande, Angela Merkel.
Yannick Jadot, le vainqueur de la primaire des écologistes pour l'élection présidentielle de 2017, a lui aussi regretté l'invitation lancée par la France au président américain, en raison de la décision de ce dernier de faire sortir les Etas-Unis de l'accord de Paris sur le climat. «Donald Trump a fait un bras d'honneur à l'humanité [...] et le récompenser en l'invitant au défilé du 14 Juillet, c'est juste affligeant», a fustigé l'eurodéputé écologiste au micro de RTL.
Le président et la première dame américains ont déjeuné à l'ambassade des Etats-Unis, place de la Concorde à Paris. Le dispositif policier y est très important selon RTL, plusieurs rues ayant été bloquées. Des dizaines de gendarmes et de CRS sont mobilisés pour assurer la sécurité du couple présidentiel.
Au micro de la radio RTL, Alexis Corbière a sèchement critiqué la venue de Donald Trump à Paris. «On déroule le tapis rouge et on veut faire plaisir à Monsieur Trump», a dénoncé le député de la France insoumise (LFI). «C'est un mauvais signal, sans rien renier de la nécessaire amitié que nous devons avoir avec le peuple américain», a-t-il ajouté.
La réponse du porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, ne s'est pas fait attendre : «En 1917, lors de l'entrée en guerre des Américains, on ne s'est pas posé la question de savoir qui était leur chef d'Etat», a-t-il rétorqué selon France Info.
Hasard du calendrier, en raison d'un sommet franco-allemand qu'elle a coprésidé dans la matinée avec le président français, Angela Merkel est à Paris en même temps que Donald Trump, ce 13 juillet. Cependant, aucune rencontre n'est prévue entre la chancelière allemande et le président américain, dont les relations semblent actuellement plutôt fraîches.
Sur Radio Classique, Stéphane Le Foll, ancien ministre et porte-parole du gouvernement sous François Hollande, n'a pas hésité à critiquer la venue du président américain, y voyant «quelque chose d’ambivalent.» «Il y a une amitié, il y a un anniversaire, il y a une histoire [...] je trouve qu’il serait ridicule de tourner le dos aux Etats-Unis», a d'abord reconnu le proche de l’ancien président socialiste. «Et puis en même temps, oui, c’est Donald Trump, et Donald Trump, c’est quand même un problème», a dénoncé Stéphane Le Foll, qui ne pense pas qu'il aurait, lui, invité le président américain. «Quelle est la finalité de tout ça ? [...] Est-ce que cette invitation a un sens pour déboucher sur des solutions ? C’est ça qui m’interroge», a conclu le socialiste.
De Donald Trump aux avions de chasse F-22 américains, le défilé du 14 juillet, qui célébrera le centième anniversaire de l'entrée des Etats-Unis dans la Grande Guerre, sera marqué par une série de temps forts, de symboles et de clins d'œil. Pas moins de 3 720 militaires à pied, 211 véhicules dont 62 motos, 241 chevaux, 63 avions et 29 hélicoptères participeront au premier défilé présidé par Emmanuel Macron, élu à la présidence de la République en mai dernier..
Les couples présidentiels américain et français dîneront au soir du 13 juillet dans un lieu distingué par les guides gastronomiques. Le restaurant Le Jules Verne est perché à 125 mètres du sol, au deuxième étage de la Tour Eiffel et offre une vue époustouflante sur la capitale depuis le plus célèbre monument de Paris. Son chef multi-étoilé Alain Ducasse entend y faire «partager une certaine idée de la gastronomie française». Il faut, en temps normal, débourser de 190 à 230 euros par personne pour en faire l’expérience.
Sur la radio France Culture, le Premier ministre Edouard Philippe a lui aussi tenu à justifier la venue de Donald Trump à Paris : «Inviter le président 100 ans après, ça me semble justifié et je comprends mal qu'on puisse oublier cet anniversaire.» «Je rappelle que la raison pour laquelle le président des Etats-Unis a été invité, c'est que nous fêtons cette année le centième anniversaire de l'entrée des Etats-Unis dans la Première guerre mondiale. Cela n'est pas une petite chose. La Première guerre mondiale a été la plus grande boucherie que la France ait connue, une guerre abominable [...] et un des éléments qui a permis d'en sortir, c'est-à-dire de gagner, ça a été justement l'entrée en guerre des Etats-Unis», a souligné le Premier ministre.
Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a jugé le 13 juillet sur BFMTV et RMC un peu indigne la fausse polémique à propos de la participation de Donald Trump aux commémorations de l'entrée des Etats-Unis dans la Première guerre mondiale qui auront lieu le 14 juillet. «C'est bien qu'on puisse leur rendre hommage et que le président [américain] soit là pour cet hommage», a-t-il fait valoir. Selon lui, cette venue se justifie aussi par un enjeu diplomatique, Emmanuel Macron souhaitant «ramener le président américain dans le cercle, le ramener dans la discussion» notamment concernant des sujets comme le climat où les Etats-Unis semblent aujourd'hui se replier sur eux-mêmes.
Accueil solennel et cérémonie militaire aux Invalides, visite du tombeau de Napoléon, entretien au palais de l'Elysée, dîner des couples présidentiels dans un restaurant étoilé de la Tour Eiffel, défilé du 14 Juillet sur les Champs-Elysées : le programme élaboré par la présidence française à Donald Trump est rythmé et prestigieux. Des efforts qui devraient renforcer les relations diplomatiques entre les deux pays, mises à mal par les différends concernant la politique sur le climat.