France

Bras de fer entre Molins et Paris Match, qui publie des photos choquantes de l'attentat de Nice

Des associations de victimes sont furieuses contre Paris Match, qui révèle des photographies de l'attentat de Nice issues de caméras de surveillance, dans son édition du 13 juillet. Le procureur de Paris veut en empêcher sa diffusion.

La radio Europe 1 révèle que le procureur de Paris, François Molins, a lancé le soir du 12 juillet une procédure de référé visant à empêcher la sortie de Paris Match le 13 juillet. L'hebdomadaire publie en effet des images choquantes de l'attentat de Nice, issues de caméras de surveillance. Sur l'un des clichés, qui a circulé sur les réseaux sociaux, on voit notamment l'assaillant (dont le visage a été flouté) abattu, dans son camion.

Aucune décision n'a pour l'heure été communiquée, mais le magasine était bien présent dans les kiosques le matin du 13 juillet.

Les associations furieuses

L'annonce du contenu de la nouvelle édition de l'hebdomadaire, publiée un an après la terrible attaque qui a fait 86 morts sur la promenade des Anglais, a suscité un tollé au sein des associations de défense des victimes d'attentats.  

«Paris Match a fait le choix éditorial assumé de publier des photos extraites des bandes de vidéosurveillance de la ville de Nice et placées sous scellés», a annoncé dans un communiqué l'avocat de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs, maître Eric Morain, le 12 juillet.

«Ces captures d'écran, publiées sans précaution aucune, portent atteinte à la dignité des victimes et de leurs proches et sont publiées uniquement pour faire du sensationnel et créer une atmosphère morbide et voyeuriste», peut-on également lire dans le texte.

La Fédération, ainsi que l'association Promenade des anges, qui rassemble les proches des victimes de l'attentat de Nice, ont appelé le parquet antiterroriste de Paris à empêcher la diffusion du magazine.

De son côté, Marie-Christine Percin, avocate du journal, a livré une toute autre interprétation, assurant à l'AFP : «Le sujet de Paris Match sur le 14 juillet est au contraire un hommage aux victimes et aux rescapés.»

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