France

«On n'est pas dans une négociation commerciale» : l'Etat face aux victimes de l'attentat de Nice

La secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes a déclaré comprendre la colère de ceux qui ont perdu un proche dans l'attentat de Nice et contestent l'indemnisation qui leur est proposée, mais a rappelé que ces montants n'étaient «pas minimes».

«Quand vous avez perdu un proche, l'indemnisation n'est jamais suffisante. Je comprends qu'on soit en colère, déçu. Je comprends les victimes qui pensent que ce n'est pas assez», a déclaré Juliette Méadel, secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, à l'AFP. Elle a souligné que les propositions «correspondent au préjudice d'affection et non au préjudice économique et sont des montants qui ne sont pas minimes si on les compare aux autres pays européens».

Deux proches des victimes de l’attentat de Nice avaient auparavant annoncé leur volonté de contester les offres du Fonds d'indemnisation (FGTI - Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme) devant la justice, une démarche sans précédent, selon Juliette Méadel.

Anne Murris, qui s'est vu proposer 55 000 euros pour la perte de sa fille Camille, décédée le 14 juillet dernier, a qualifié sur RMC de «révoltante» cette offre équivalente au «prix d'une voiture», l'«indécence» s'ajoutant à la «souffrance» ressentie.

Natacha Buchet, une mère célibataire ayant perdu sa propre mère, qui gardait ses deux enfants, s'est plainte de n'avoir obtenu que 10% des 330 000 euros qu'elle réclamait notamment au titre du préjudice économique. «Avec ce qu'ils me donnent, je peux payer une nounou pendant deux ans et demi à hauteur de ce que faisait ma mère», a-t-elle estimé, interrogée par France info.

«Ce sont leurs avocats qui indiquent que les indemnisations peuvent monter à 300 000 euros. Mais ce n'est pas parce qu'un avocat le dit que le FGTI va s'aligner sur cette somme. On n'est pas dans une négociation commerciale», a commenté une source proche du dossier, ajoutant que les montants proposés correspondaient aux «barèmes» en vigueur dans les tribunaux français.

L'attentat de Nice a fait 86 morts et plus de 400 blessés, fauchés par un camion conduit par Mohamed Lahouaiej Bouhlel. Ce Tunisien de 31 ans avait pris pour cible la foule rassemblée sur la promenade des Anglais pour assister au feu d'artifice du 14 juillet.

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Depuis début 2015, 238 personnes ont perdu la vie dans les attentats perpétrés en France et neuf Français sont morts dans des attaques à l'étranger.

La France est l'un des rares pays où une indemnisation existe pour les victimes d'actes terroristes.