France

Des agriculteurs déversent deux tonnes de pêche à Perpignan contre la concurrence espagnole (IMAGES)

Environ deux tonnes de pêches ont été déversées, le 11 juillet à Perpignan, devant le consulat d'Espagne, par des agriculteurs, pour protester contre la concurrence jugée déloyale des producteurs espagnols, selon l'AFP.

Des agriculteurs ont mené une action destinée à sensibiliser les pouvoir publics concernant la concurrence estimée déloyale des produits espagnols sur le marché français. Les deux tonnes de pêches déversées devant le consulat d'Espagne à Perpignan ont été recouvertes symboliquement d'un drapeau français.

«On a décidé de faire une action sur Perpignan pour distorsion de prix avec l'Espagne», a déclaré Yves Aris, président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA), devant une cinquantaine d'agriculteurs présents et les médias.  

«On fait aujourd'hui devant le consulat d'Espagne une action symbolique. On aurait pu brûler le drapeau, créer un incident diplomatique. On ne l'a pas fait. [...] Le problème, c'est que les exploitations espagnoles, qui utilisent des Roumains, cassent le marché», a-t-il ajouté.

«Notre combat aujourd'hui, c'est la rémunération du travail par le prix. Il y a une réunion aujourd'hui [mardi] au ministère avec la filière fruit de la FNSEA. L'objectif, c'est le prix. On a entendu de belles choses, on attend des actes. Aujourd'hui, on est calme. On attend», a-t-il conclu.

Entre 1967 et 2015, la production de fruits a fortement baissé dans ce département, en raison essentiellement de la concurrence espagnole. La production d'abricots est passée de 67 000 à moins de 14 000 tonnes ; celle de tomates de 37 000 à moins de 19 000 et la production de pommes s'est effondrée, passant de 16 400 à 2 610 tonnes.

Seul le secteur des pêches, nectarines et brugnons résiste encore et a même légèrement augmenté (+5%), passant de 59 500 à plus de 62 000 tonnes, selon les chiffres du ministère de l'Agriculture.

Bénéficiant d'une météo plus favorable, les fruits espagnols arrivent sur les marchés français et européens avant ceux des Pyrénées-Orientales et à des prix bien moins élevés.

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