France

Prison ferme pour des Ukrainiens coupables d'avoir organisé un réseau d'immigration clandestine

En France, 28 Ukrainiens ont été condamnés pour avoir organisé un réseau d'immigration clandestine vers la Grande-Bretagne.

28 Ukrainiens ont été condamnés à des peines allant jusqu'à huit ans de prison ferme par la juridiction interrégionale spécialisée de Rennes pour avoir pour avoir constitué un réseau d'immigration clandestine vers la Grande-Bretagne. Des peines de 20 mois d'emprisonnement ont été prononcées à l'encontre des personnes les moins impliquées au réseau. Tous ont également été condamnés à une interdiction définitive du territoire français.

Les faits reprochés ont eu lieu entre 2012 et 2016 : des clandestins ukrainiens étaient pris en charge par le réseau depuis leur pays. Ils utilisaient des visas de tourisme pour voyager en voiture depuis l'Ukraine jusqu'en France, où ils étaient pris en charge par la filière pour leur traversée vers le Royaume-Uni. Ils devaient débourser pour cela au moins 3 000 euros.

Au moins 156 candidats sont passés par ce réseau. Les voyages s’effectuaient à bord de voiliers au départ de ports bretons et normands. Une vingtaine de trajets ont été organisés depuis l’Ukraine, à raison de six à huit passagers à chaque voyage.

Seuls quatre des 28 mis en examen étaient présents au tribunal après avoir été interpellés en mai 2016 à Plérin et Saint-Quay-Portrieux, alors qu'ils organisaient le passage de sept ressortissants ukrainiens. Ils étaient depuis placés en détention provisoire. Un mandat d'arrêt a été prononcé pour les condamnés toujours en fuite.

Jugés pour «aide à l'entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d'étrangers» et «association de malfaiteurs», ils encouraient dix ans de prison. 

Le procureur de la République, Anne Fourmel, avait requis des peines de 15 mois à sept ans d'emprisonnement, estimant qu'il ne s'agissait pas «d'entraide communautaire» mais bien d'une «organisation pérenne qui proposait des prestations rémunérées».

«Les peines prononcées sont assez lourdes pour un dossier où l'immigration a été consentie et où il n'y a pas vraiment de victimes», a estimé Delphine Caro, avocate de l'un des condamnés.

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