Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés aux Invalides à Paris le 27 juin à l'appel d'une intersyndicale CGT-FO-Solidaires-Unef-FSU pour protester contre la réforme du code du travail voulue par Emmanuel Macron.
Le sénateur et premier secrétaire du Parti communiste français (PCF) Pierre Laurent est venu apporter son soutien aux manifestants et marquer son opposition à la libéralisation du droit du travail. Le président du groupe de la France insoumise (FI) à l'Assemblée, le député des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon, était également présent.
François Ruffin, fraîchement élu député de la Somme et qui fait partie du groupe FI à l'Assemblée, confie au micro de RT France que cette mobilisation est le «premier round sur la loi travail». «L'objectif c'est de faire mûrir les esprits», annonce-t-il, espérant qu'il puisse «se passer quelque chose à la rentrée». «Dans les luttes sociales il n'y a pas de garantie», prévient-il, se montrant satisfait que le organisations syndicales se soient mobilisées le jour de la rentrée parlementaire.
De son côté, la député de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain (FI) réaffirme l'opposition de la France insoumise au gouvernement d'Emmanuel Macron, et souhaite «tracer une autre voie, une voie de justice sociale et d'égalité».
«On est venu ici pour protester contre le massacre par ordonnances du droit du travail», assure une manifestante. «On va pouvoir licencier à tout va [...] c'est la fin du CDI», estime-t-elle, ajoutant que les salariés seraient désormais très mal représentés avec la fusion du comité d'entreprise, des délégués du personnel et du CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail).
Le porte-parole du NPA Philippe Poutou, présent lui aussi parmi les manifestants, a incité à «se battre contre les politiques ultra-libérales et contre les reculs sociaux».
Le projet de loi d'habilitation à gouverner par ordonnances sur la réforme du code du travail doit être présenté le 28 juin en conseil des ministres. Parmi les pistes de réformes évoquées faisant grincer des dents côté syndicats, on trouve la «place centrale» dévolue aux accords d'entreprise, l'extension des contrats de chantier, la fusion des instances représentatives du personnel et la «barémisation» des dommages et intérêts aux prud'hommes en cas de licenciement abusif.
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