Dans une interview accordée au journal Sud-Ouest et publiée le 23 juin, François Bayrou a admis que certains des employés du Mouvement démocrate (MoDem) avaient été «recasés» auprès de parlementaires européens.
«Dans une période de mauvaise passe comme toutes les formations politiques en ont connue, vous cherchez à recaser un maximum de salariés, des gens de confiance. Il se trouve que les parlementaires européens recherchaient des assistants locaux. On leur a recommandé ces gens-là», a détaillé le président du MoDem.
François Bayrou, qui a démissionné du ministère de la Justice le 21 juin, a affirmé que le MoDem n'avait pas eu recours à des emplois fictifs, assurant qu'une campagne mensongère était dirigée à l'encontre de son mouvement et de sa propre personne. Il pourrait toutefois se trouver en difficulté après le témoignage, publié par Franceinfo le 23 juin, d'un ancien assistant parlementaire d'un eurodéputé du MoDem. Ce dernier affirme en effet que plusieurs parlementaires finançaient des temps partiels d'assistants sans que ces derniers ne fournissent de travail.
«Les parlementaires conscients du risque juridique, réclamaient avec beaucoup de difficultés que l'assistant, de temps en temps, se manifeste, transmette une note sommaire sur un sujet ou une petite revue de presse, qui permettrait d'apporter une preuve qu'un travail a bien été effectué, au cas où il y aurait des contrôles», a-t-il précisé à Franceinfo.
Selon lui, le fonctionnement du MoDem a en partie été financé par les budgets de ces assistants parlementaire. Accusant directement le maire de Pau, il n'a pas hésité à affirmer : «Les temps partiels qui étaient financés par l'Europe servaient les ambitions de François Bayrou. Il s'agissait bien d'emplois à temps partiels fictifs. François Bayrou ment quand il dit le contraire.»
Après l'envoi d'une lettre de Sophie Montel, député européenne du Front national, au procureur de la République de Paris, François Molins, le parquet de Paris a ouvert en mars une enquête préliminaire pour «abus de confiance», visant 19 eurodéputés de tous bords.
Depuis, le parquet a lancé le 9 juin une enquête pour «abus de confiance et recel de ce délit» consacrée uniquement au MoDem, qui avait envoyé six élus au Parlement européen entre 2009 et 2014.