France

Présidence de l'Assemblée nationale : une femme au perchoir pour la première fois ?

Avec un nombre record de députés femmes, et dans le cadre de la parité hommes-femmes appelée de ses vœux par Emmanuel Macron, le prochain président de l'Assemblée pourrait bien être une présidente. Reste à trouver la candidate idéale.

Qui succèdera à Claude Bartolone au perchoir de l'Assemblée nationale le 27 juin 2017 ? Une chose est sûre, le choix ne sera pas cornélien. Emmanuel Macron, doté d'une confortable majorité au palais Bourbon, n'aura pas besoin de monnayer le perchoir de l'Assemblée en échange d'un quelconque soutien. Plus besoin non plus pour La République en marche (LREM) de poursuivre la déstabilisation de la droite, après avoir prélevé dans les rangs du parti Les Républicains non seulement le Premier ministre Edouard Philippe mais aussi, entre autres, l'«étoile montante» du parti Gérald Darmanin. Cette séquence paraît bien terminée. 

Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement a été le premier à faire passer le message. «Il y a suffisamment de forces vives dans La République en marche pour qu'on puisse s'appuyer sur une femme ou un homme qui viendra de notre majorité», a-t-il fait savoir au micro de RTL ce 19 juin 2017. Benjamin Griveaux, ex-porte parole d'En Marche! lors de la campagne présidentielle, et élu dans la 5e circonscription de Paris a pour sa part enfoncé le clou sur Europe 1. «La République en marche ayant une majorité claire, absolue, en particulier avec le MoDem, il est souhaitable que ça puisse être quelqu'un issu de La République en marche», a-t-il fait savoir. De quoi mettre un terme aux espoirs éventuels des députés des autres partis politiques, quand bien même macron-compatibles.

François de Rugy, candidat... mais homme

Pour l'heure, un seul candidat s'est déclaré en la personne de François de Rugy. L'ex-candidat d'Europe Ecologie les Verts (EELV), assez inspiré de se présenter sous la bannière de La République en marche (LREM) pense avoir l'expérience nécessaire. Entendre : dans un parti dont les députés sont souvent novices à l'Assemblée nationale. «Je suis une espèce rare», a-t-il fait valoir sur France Culture le soir du second tour des législatives. «Mon objectif, ma mission, c'est de transmettre l'expérience que j'ai acquise à tous ces nouveaux députés», a fait valoir, sûr de son fait, l'écologiste en marche déjà deux fois député. François de Rugy peut se prévaloir d'avoir été coprésident du groupe EELV ainsi que l'un des vice-présidents de l'Assemblée nationale.

Mais il n'est pas certain que le transfuge d'EELV ait toutes les caractéristiques indispensables à son ambition. Sachant qu'Emmanuel Macron est favorable à la désignation d'une femme, le président de l'Assemblée pourrait bien être une présidente. Plusieurs noms de députées suffisamment expérimentées circulent déjà, dont ceux de Brigitte Bourguignon, députée socialiste réélue sous les couleurs de LREM, ou encore de Barbara Pompili, ex-EELV, réélue sous les couleurs de LREM dans la Somme. Ex-secrétaire d'Etat chargée de la Biodiversité du dernier gouvernement de François Hollande, l'écologiste avait rendu sa carte EELV, comme Jean-Vincent Placé et François de Rugy en septembre 2015.

Alors qu'aucune femme n'a encore présidé l'hémicycle, c'est une piste d'autant plus probable que le Premier ministre est un homme et qu'à l'exception du ministère des Armées, confié à Sylvie Goulard, aucun ministre régalien n'est une femme. Pour Emmanuel Macron, c'est l'occasion rêvée de tenir sa promesse de féminiser la vie politique française. Candidat, ce dernier avait fait connaître son souhait de nommer une femme au poste de Premier ministre. Le président de l'Assemblée est, notamment derrière celui du Sénat, le quatrième personnage de l'Etat. Un beau symbole, et une première.

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